-Médéa : Les raisins de l'allégresse C'est finalement le Nouveau théâtre de la ville des Issers (wilaya de Boumerdès) qui a remporté la Grappe d'or, plus haute distinction du Festival national du théâtre comique. La pièce, Hirassa Mouchadada (Garde renforcée), relate l'histoire d'un agent d'entretien qui est amené à observer le quotidien de l'institution qui l'emploie. Le Prix d'excellence est allé à la pièce Hob Fi Khedaâ (L'Amour traître) de la coopérative El-Athmania d'Oran. Le Prix de la mise en scène est revenu au jeune réalisateur Samir Mezouni, pour Legatine Soualeh (Les Camelots), qui empoche aussi le Prix d'interprétation masculine avec Abdelkader Mestfaoui. La comédienne Souad Sebki remporte le Prix d'interprétation féminine, dans Souk er-redjal, de la coopérative Mohamed El-Yazid d'Alger. -Le saviez-vous? : Bonjour les Degas ! Les œuvres du grand maître impressionniste français, Edgar Degas (1834-1917), également graveur, sculpteur et photographe, semblent attirer les voleurs. Ainsi, un tableau de cet artiste, Blanchisseuses souffrant des dents (toile de 16 sur 21 cm, peinte vers 1870), vient d'être retrouvé. Il avait été prêté par le Musée du Louvre à celui du Havre où il fut volé en 1973. Aucune nouvelle depuis, jusqu'à ce que la maison d'enchères Sotheby's le mette en vente à New York,le 3 novembre dernier ! La France a aussitôt fait bloquer la vente, estimée sur catalogue entre 248 000 à 319 000 euros (33 millions de dinars au cours actuel). Bizzarement, l'œuvre ne figurait pas dans la base d'Interpol. L'enquête sur ce vol vient d'être relancée 37 ans après ! Aussi, les policiers français vont contacter leurs collègues américains. Ils doivent aussi poursuivre leur enquête sur la disparition d'un autre Degas, un pastel estimé à 800 000 euros, intitulé Les Choristes, qui a été volé en décembre 2009 au Musée Cantini de Marseille qui l'avait emprunté au Musée d'Orsay de Paris. On retrouve le même processus : le prêt d'un musée français à un autre, puis le vol, et toujours Degas qui doit apprécier de sa tombe de voir ses œuvres si convoitées. -Mario Vargas LLosa : Nobel anticolonialiste L'écrivain espagnol d'origine péruvienne, Mario Vargas Llosa, vient de publier un roman qui s'annonce comme un brûlot contre le colonialisme. Le prix Nobel de littérature (depuis le 7 octobre dernier) a déclaré que le colonialisme européen «a semé une destruction qui a laissé des séquelles dont les descendants des victimes n'ont jamais pu se remettre». Intitulé El Sueno del Celta (Le Rêve du Celte), le roman porte sur la vie du diplomate britannique Roger Casement (1864-1916), qui avait dénoncé les atrocités commises dans le Congo belge et dans l'Amazonie. Sorti dans 17 pays hispanophones, l'ouvrage doit être traduit dans, au moins, 20 langues. Les inventeurs de la «colonisation positive» seraient bien avisés de le lire, sait-on jamais. Vargas Llosa prononcera son discours de réception du prix Nobel, le 10 décembre à Stockholm. -Expo à Paris : Boutadjine, Rom de cœur L'artiste algérien, Mustapha Boutadjine, expose à Paris une série d'œuvres en hommage aux Roms et ce, à travers de grandes figures de ce peuple errant : Chico des Gipsy Kings, Emilien Bouglione, Tony Gatlif, Manitas de Plata, Django Reinhardt, Delia et Alexandre Romanès. Deux de ces noms au moins ont d'ailleurs un lien avec l'Algérie : le réalisateur Tony Gatliff qui est né à Alger et le chanteur Chico dont le père est algérien. Réalisée magistralement, selon la technique du graphisme-ollage de papiers magazines, qui a établi la notoriété de notre compatriote, l'exposition s'intitule "Sous les pavés, les Gitans". Boutadjine a tenu à ce que cette manifestation débute le 1er novembre, histoire de signifier que les combats pour la liberté et la dignité se rejoignent toujours. Notons que la dernière exposition de Boutadjine à Alger avait eu lieu à la Bibliothèque nationale et était organisée par la galerie Arts en Liberté, hélas fermée aujourd'hui. (Galerie Arcima, 161, rue Saint-Jacques, 75005, jusqu'au 15 novembre). -Beau livre : Bettina de Guelma Le beau livre sur la peintre Bettina Heinen-Ayech, cette Allemande qui a épousé l'Algérie dans sa vie privée et son expression artistique, vient d'être réédité, attestant ainsi de son premier succès. La nouvelle version, revue et augmentée, a gardé toute la fraîcheur de la précédente, sa rigueur aussi, que l'on doit à Taïeb Larak, auteur et autoéditeur. et, par ailleurs, en tant que germanisant, lauréat du Prix de Claus von Bismarck. Une belle idée de cadeau aux proches, mais aussi à soi pour se réjouir de couleurs chantantes. -SILA : aujourd'hui, dernière journée de la 15e édition ! Il y a fort à parier que les retardataires provoqueront une grande affluence pour cette ultime journée où certains espèrent profiter des dons consentis parfois par des exposants. Comme de coutume dans ce genre de manifestations, le programme d'animation a été limité. Deux rendez-vous son prévus. D'abord une rencontre avec Djamel Kharchi, spécialiste du droit, commis de l'Etat et poète depuis les années 70, comme ses fonctions ne l'indiquent pas. On lui doit aussi deux romans, La Fureur de ressusciter (ENAG) et Le Rêve en héritage (Ed. Casbah) qui sera le thème de cette rencontre. Présentation assurée par le sympathique «biblio-journaliste», Youssef Saïah (Pavillon C, 14 h). Ensuite, un récital poétique réunira, de 17 à 19 h, au même endroit, sous la houlette de Omar Azraj, les poétesses Zineb Laouedj et Racha Omrane, fille du poète syrien Mohamed Omrane, ainsi que son compatriote Nouri Al Jarah, venu de Londres où il dirige le Centre arabe de littérature géographique qui décerne annuellement le prix Ibn Batoutta de la littérature de voyage. Enfin aura lieu la cérémonie officielle de clôture du 15e SILA et, rendez-vous en 2011 ! -A noter : C'est quoi la diversité ? Une découverte en profondeur de ce concept ou label ( ?), si galvaudé de nos jours, avec la philosophe Magali Bessone, maître de conférences en philosophie morale et politique à l'Université de Rennes (France). Jeudi prochain, 11 novembre, à 16 h 30, au CCF d'Alger, elle abordera l'histoire de ce terme qui s'est imposé au milieu des années 2000 en Franceavec la Charte de la diversité. Magali Bessone est l'auteur d'essais comme La Justice (Flammarion, 2000) et A l'origine de la République… (Houdiar, 2007). Un débat passionnant en perspective. -MAMA : Issiakhem, 25 ans déjà Le 1er décembre, soit 25 ans, jour pour jour, après la disparition du grand peintre M'hamed Issiakhem, le Musée national d'Art moderne et contemporain d'Alger (MAMA) lui consacrera une exposition exceptionnelle composée à partir de collections publiques et privées avec certaines œuvres jamais encore montrées. Le musée éditera à cette occasion son premier beau livre, écrit par Malika Dorbani-Bouabdellah et Djafar Inal. Un colloque international sur l'art contemporain dans les pays émergeants accompagnera l'évènement. -Colloque en vue : Ecritures d'Africaines Un colloque international, organisé en partenariat par l'Université d'Alger 2 (Bouzaréah) et l'Université du Maine (Le Mans, France), aura lieu les 12 et 13 décembre prochains sur le thème «Femmes d'Afrique et de la diaspora : écritures nouvelles, nouveaux espaces, nouveaux territoires» (hôtel Safir, Ex-Aletti, à Alger). Le comité d'organisation de cette rencontre comprend plusieurs universitaires spécialistes de la critique littéraire : Afifa Brerhi, Amina Bekkat, Kamel Khaldi, Saléha Amokrane et notre collaborateur Benouada Lebdaï. L'écrivaine Maïssa Bey, dont l'œuvre s'inscrit directement dans la thématique choisie, sera l'invité d'honneur de ce colloque. Il s'agira de mettre en relief, en évitant les sempiternels débats sur l'existence ou non d'une écriture féminine, les champs littéraires des écrivaines africaines, tant du point de vue des formes que des contenus. -Cinéma-sudcoréen : Au pays de l'écran levant Aujourd'hui, à 16 h, au cinéma Mouggar d'Alger, débutent les Journées cinématographiques sud-coréennes avec Forever the moment (L'Instant pour toujours) de Lim Soon-Rye (2007). Tiré de faits réels, ce film relate l'histoire de l'équipe féminine de handball aux JO d'Athènes (2004). Forçant un peu sur la fibre patriotique, il oscille entre drame et comédie. Il a obtenu le Prix du meilleur film au Blue Dragon Awards, plus haute distinction en Corée du Sud. Demain seront projetés Le Grand Chef (16 h) et Scandal Kakers (18 h). Le premier a été réalisé en 2007 par Yun-Su Jeon. C'est l'histoire d'un jeune cuisinier qui empoisonne involontairement le jury d'un concours et qui décide, cinq ans après, de reprendre la compétition… Bonne occasion de découvrir un cinéma original où, fait unique, les réalisateurs sont plus célèbres que leurs acteurs ! Ces journées, organisées par l'ONCI, font partie de la 3e Caravane culturelle sud-coréenne dans le monde Arabe.