Le torchon brûle entre les résidents de la coopérative immobilière Les Rosiers et l'Apc de Dar El Beïda depuis la destruction d'une douzaine de poteaux en béton armé érigés pour la réalisation d'un mur de clôture. Selon les coopérateurs, la démolition a été opérée sans que l'on soit destinataire d'une quelconque mise en demeure de l'administration communale. Conformément au contenu du courrier adressé à l'Apc et dont nous détenons des copies, la réalisation de la clôture est motivée pour des raisons de sécurité. Des groupes de délinquants et de drogués menacent, selon la version des coopérateurs, la quiétude des riverains qui n'en peuvent plus des intrusions nocturnes. La palissade devait être érigée, d'après eux, pour dissuader les actes d'incivilité liés aux jets d'ordures et de gravats en provenance du voisinage. Les coopérateurs ont réalisé, sur leur propre trésorerie, un passage piétonnier au Haouch Attar pour la somme rondelette de 30 000 DA. Cette initiative n'a pas été du goût de l'exécutif communal lequel a opéré la démolition de la barrière à l'aide d'un engin des travaux public. Les arguments étayés par les coopérateurs n'ont pas stoppé pour autant la marche du bulldozer. « Nous avons beau tiré la sonnette d'alarme contre la prolifération des fléaux sociaux qui prennent forme à côté de nos habitations, mais aucune réaction n'est venue conforter nos craintes. Depuis, des tessons de bouteilles d'alcool et de joints brûlés jonchent notre cité », témoigne un groupe de locataires. Selon nos interlocuteurs, des coopératives immobilières avoisinantes ne sont pas inquiétées, en dépit de la construction de murs de clôture similaires. L'apc, tiennent-ils à préciser, approuve la multiplication de l'habitat précaire et décourage tout les desseins liés au développement et au confort des citoyens. Par ailleurs, les versements respectivement d'un montant de 32 et 75 millions de centimes, opérés par deux fois au profit du compte de l'Apc et de l'Agerfa pour l'achat du terrain sur une superficie totale de 900 m2, tardent à être remboursés en dépit des multiples démarches effectuées par le représentant des coopérateurs. « L'administration des collectivités locales est restée sourde à nos nombreuses demandes de remboursement », atteste notre interlocuteur. Contacté pour de plus amples informations, Noumi Nacer, P/Apc de Dar El Beida, soutient que les lois de la République sont au-dessus de tout le monde. Ces coopérateurs, atteste-t-il, n'ont pas respecté l'interdiction d'édifier des murs de clôture stipulée dans le cahier des charges, spécifiquement en son article 2. « Nous avons adressé des mises en demeure conformément aux conclusions émises par l'inspecteur de l'urbanisme de la wilaya déléguée contenues dans le procès-verbal n°132 du 11 septembre 2005. En conséquence, la démolition avec la réquisition de la force publique a été accomplie suite au refus des coopérateurs de se conformer aux règles de l'urbanisme et obéi à l'arrêté municipal n°54/2005 », indique-t-il. Quant aux supposées « largesses » accordées à d'autres coopératives, notamment à Air Algérie et à Asmidal, le premier magistrat de la commune dément ce qu'il considère comme des allégations et déclare que les murs ont été érigés illégalement en 1999 et 2000 et que cette affaire est pendante au niveau de la justice qui aura à trancher. « Aucune coopérative immobilière n'a érigé de mur de clôture depuis mon investiture à la tête de la commune. »