Témouchent figure parmi les wilayas dont les résultats aux examens sont les moins réjouissants. L'affectation sur le budget de wilaya d'un million de DA au profit des communications téléphoniques à l'occasion des examens scolaires contre 2 800 000 DA aux frais de téléphone pour 190 établissements scolaires pour toute l'année, ne constitue pas la moindre des bizarreries au chapitre des dépenses au profit du secteur éducatif. Tout aussi incongru, est le fait que l'organisation des examens proprement ne va coûter qu'un million de DA selon les prévisions du budget primitif 2011. Si les dépenses liées aux cantines (3,4 millions) et au transport scolaire (3 millions) sont plus que justifiées, celles affectées à l'attribution de récompenses aux lauréats des examens et à leurs enseignants (5 millions) comme au rattrapage scolaire (3 millions) sont moins fondées. En effet, à l'analyse, il ressort que, lorsque ces dernières dépenses avaient été instituées, il y a près d'une dizaine d'années, tout un chacun avait cru bon de mettre à son actif les bons scores scolaires d'alors de la wilaya. Mais sur la durée, la cause-à-effet a été démentie puisque depuis quelques années Témouchent figure parmi les wilayas dont les résultats aux examens sont les moins réjouissants. Du coup, certains se sont mis à penser que c'est ce financement qui a contribué à cette contreperformance scolaire. A cet égard, tout pédagogue avisé ne peut y voir qu'un encouragement à la forte tendance du système scolaire au bachotage (la recherche en priorité du résultat aux examens). Les raisons de l'échec Cela est à ce point probant qu'il y a à peine un mois, un séminaire a réuni responsables et enseignants à Sidi Ben Adda autour de l'analyse des résultats aux examens scolaires, ce qui implique que la réflexion «pédagogique» est engagée à partir d'une évaluation sommative, dite ainsi parce qu'elle se limite à la mesure de la somme des acquis de l'élève. Or, cette approche est différente de ce que les docimologues (étude des méthodes d'évaluation en éducation) appellent l'évaluation formative qui, elle, permet de réaliser un diagnostic sur les raisons de l'échec en vue d'une «remédiation» réalisée de préférence avec le concours de l'élève auquel on permet, selon une formule consacrée, d'apprendre à apprendre. Ce qui n'est pas le cas à Témouchent où le rattrapage n'est pas envisagé selon des objectifs formateurs, au travers d'une pédagogie différenciée selon les besoins particuliers de chacun des élèves. Il n'est pas étonnant alors que l'élève adopte des stratégies négatives consistant à apprendre à éviter d'obtenir une note égale au moins à la moyenne et à l'université à s'escrimer uniquement à «boucler» son module. C'est dire qu'il serait plus avantageux que les élus révisent en augmentation le 1,5 million de DA versé au profit des activités culturelles et des œuvres post et périscolaires, à travers l'encouragement des activités culturelles, la lecture et l'accès aux TIC, des activités autrement plus formatrices que le stérile bourrage de crâne. Cela de façon à introduire un air vivifiant à l'école et résorber un tant soit peu la sinistrose qui y règne.