- Quelle interprétation faites-vous des récents événements qu'a connus le FLN ? Observateur extérieur mais attentif à ce qui se passe au FLN, ma famille politique, il m'est très difficile de me positionner, intellectuellement parlant, ou de porter un jugement valable sur l'état actuel du FLN. Ce que vous qualifiez d'événements ne sont, peut-être, que des indices annonciateurs de ce qui peut arriver. - Y a-t-il une crise majeure au sein du parti ? Le FLN vit, depuis de longues années, une crise majeure, celle qui touche à la définition de sa mission et son rôle dans la construction de l'Etat démocratique et sociale telle que défini par la déclaration du 1er Novembre. En plus, le FLN s'est dessaisi, ou on l'a dessaisi, progressivement, de ses fonctions politiques les plus nobles. Il est réduit à ruminer ses problèmes internes, qui prennent, en conséquences, des dimensions exagérées.
- Que pensez-vous du «mouvement de redressement» annoncé par de hauts cadres du parti ? Cible-t-il particulièrement Belkhadem ?
Ce «mouvement de redressement» s'inscrit, à mon avis, dans la logique que je viens de définir. Ces objectifs immédiats ou lointains ne changent pas sa nature.
- Certains observateurs pensent que ce front contre Belkhadem a un lien avec la prochaine présidentielle et la question de la succession au président Bouteflika qui ne semble pas encore réglée. Qu'en pensez-vous ?
Peut-être, mais cela ne change pas grand-chose.
- Quel est le poids de ce parti au sein du pouvoir? Dans l'état actuel des choses, cela dépend de ce que l'on veut faire du FLN. Mais en tous cas, on a encore besoin de lui.
- En 1996, vous aviez été contraint de démissionner de votre poste de secrétaire général du FLN pour avoir refusé de renoncer à ce que vous appeliez «les principes fondamentaux du parti»... Le fait que certains dirigeants du FLN me citent en exemple dans leur querelle avec Belkhadem prouve que beaucoup de militants et citoyens ignorent encore ce qui s'est passé, au FLN, en 1996. C'est en réponse à cette question que j'ai décidé de publier le texte du discours que j'ai prononcé devant le CC du FLN après la fin de ma mission en tant que secrétaire général.