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En histoire, tout est dialectique
LE TEMPS DE LIRE ENTRETIEN AVEC GILBERT MEYNIER
Publié dans L'Expression le 09 - 03 - 2005

L'Expression: La publication par Casbah-éditions (Alger) de votre livre Histoire intérieure du FLN (1954-1962), préfacé par Mohammed Harbi, vous a acquis de nombreux lecteurs en Algérie. Pourtant, je suis sûr que beaucoup aimeraient savoir qui vous êtes, comment en êtes-vous venu à vous intéresser à l'histoire intérieure du FLN, comment avez-vous pu lire dans le texte certains documents en arabe de la résistance algérienne, comment avez-vous résolu ou contourné les problèmes de la documentation et des archives?
Gilbert Meynier:J'ai fait mes études d'histoire à l'université de Lyon, où l'un de mes maîtres, en histoire grecque, fut Pierre Vidal-Naquet, le célèbre dénonciateur de la torture colonialiste, l'auteur de L'Affaire Audin, et la cheville ouvrière du Comité Maurice Audin. J'ai été très jeune un militant anticolonialiste - de sympathie originelle libertaire. J'ai notamment milité à l'Unef [Union nationale des étudiants de France (n.d.k.m'h.)] à Lyon. Aux étés 1963 et 1964, j'ai participé aux chantiers culturels à Alger. J'ai fait durant tout un été des cours d'alphabétisation (en français) au bidonville d'Oued Ouchaïh. Il m'est alors apparu qu'alphabétiser des humains dans une langue qui n'était pas la leur était un défi au bon sens.
A l'origine, jeune chercheur, je m'étais orienté vers l'histoire socio-économique de la région lyonnaise au Bas Moyen-Age. Je lisais alors les chartes en latin médiéval aussi couramment qu'aujourd'hui je lis le journal. Mais mon intérêt pour l'Algérie a été le plus fort: j'ai abandonné en 1967 la thèse de doctorat que j'avais entreprise en histoire médiévale. L'année suivante, je me suis inscrit en doctorat d'Etat avec André Nouschi pour traiter un sujet d'histoire algérienne: l'Algérie et la guerre de 1914-1918. Le résultat en est paru, sous une forme abrégée de 792 pages, sous le titre L'Algérie révélée (Genève, Droz, 1981). Je suis resté trois ans enseignant en Algérie, un an enseignant de lycée à Oran (1967-1968), deux ans enseignant à la jeune université de Constantine (1968-1970).
Si j'ai pu lire certains documents en arabe, c'est que j'ai entrepris l'apprentissage de cette langue dès 1967 avec un ami algérien qui a commencé à m'y initier. J'ai suivi ensuite un été de cours intensifs à Bourguiba School, à Tunis (1970). Je l'ai ensuite étudiée à l'université de Nancy 2, où j'ai enseigné de 1971 à 2002, et dont je suis professeur émérite. J'ai passé un semestre sabbatique au Caire en 1988. Ceci dit, je ne suis pas un vrai arabisant : depuis mon séjour au Caire, j'ai perdu la pratique, je m'exprime de manière hésitante, en cherchant mes mots. J'arrive à mener à bien la lecture de livres d'histoire et de documents en arabe, mais toujours avec un dictionnaire à portée de main.
Pour ce qui est de ma documentation, j'ai pu, non sans lutter, consulter les documents des très riches archives françaises - notamment le Shat, Service historique de l'armée de terre -, conservées à Vincennes. En revanche, mes multiples demandes d'autorisation de consultation des archives nationales d'Algérie (archives du Gpra, des Cnra,...) sont toujours restées sans réponse. Ces archives m'ont donc été interdites. Heureusement, mon ami Mohammed Harbi a mis à ma disposition ses riches archives privées, constituées de documents photocopiés.
Vous savez pour l'Algérien, tout historien, qui s'intéresse à l'histoire de l'Algérie, est d'abord intéressant, mais en même temps son intérêt est semble-t-il instinctivement prudent. Car tant de choses ont été écrites au sujet de l'histoire de la Révolution algérienne parfois avec une sympathie infiniment laudatrice, parfois avec beaucoup de science et de philosophie, parfois avec la versatile certitude de l'objectivité historique, parfois... Bref, et autrement dit, ne reste-t-il pas toujours, et malgré «toutes les précautions d'usage» prises, quelque détail suspecté de cacher la vérité et pourquoi?
Je crois n'avoir pris, pour écrire mes livres, aucune «précaution d'usage», et je ne vois aucun détail à cacher dans mon parcours. Sur un détail, je n'ai aucun lien de parenté avec mon homonyme fortuit feu le général Octave Meynier, qui fut le bras droit du gouverneur de l'Algérie Maurice Viollette en 1925-1927, et qui fut ensuite directeur des Territoires du Sud. Pour ce qui concerne mon Histoire intérieure du FLN, j'ai été symétriquement traité de «vendu au FLN» et d' «anti-français» d'un côté, de «raciste anti-algérien» et de «néocolonialiste» d'un autre côté. Dois-je préciser d'avoir été ainsi pris à parti symétriquement de chaque côté m'a conforté dans ma résolution de n'être peut-être pas loin de la vérité? Ceci dit, l'actualité a pesé sur moi : favorable au combat indépendantiste algérien, j'ai, pendant longtemps, inconsciemment, sacralisé le FLN. Il a fallu une nécessaire désacralisation pour que je parvienne à en parler comme d'un objet d'histoire comparable à tous les objets d'histoire. Pour cela, mon ami Harbi m'a beaucoup aidé, notamment par son admirable livre Le FLN, mirage et réalité (Paris, Jeune Afrique, 1980). Le FLN a accouché de l'indépendance de l'Algérie ; en cela, il a été dans le sens normal de l'histoire des peuples. Il a aussi dialectiquement accouché d'un appareil d'Etat bureaucratique militaire ; il a été en prise sur les problèmes qui ont assailli durement les Algériens, même s'il n'est pas très exact historiquement de ne parler que de «l'Etat FLN.» Car toute société est responsable de son devenir, et pas seulement l'Etat censé la diriger. En un mot comme en cent, comme tout en histoire, le FLN fut plusieurs choses à la fois. Il eut ses grandeurs ; il eut ses contradictions.
Être historien «spécialiste de l'Algérie» - ainsi se sont qualifiés certains intellectuels d'ici et d'ailleurs -, est-ce une profession ou est-ce autre chose que vous voudriez expliquer peut-être à vos lecteurs algériens et justement par rapport à leur histoire récente: le face-à-face avec la colonisation, la guerre de Libération, l'indépendance et l'état des relations franco-algériennes? En d'autres termes, quel doit être la spécificité du langage de l'historien en ce qui concerne l'histoire de l'Algérie?
Je ne prétends pas, comme certains, être «spécialiste de l'Algérie». J'ai travaillé sur l'histoire de l'Algérie. Je ne suis donc pas autre chose, concernant ce pays aimé, qu'un historien tâchant d'établir la vérité comme j'avais antérieurement essayé de l'établir en travaillant sur l'histoire médiévale européenne. Est-il besoin de préciser qu'il n'y a aucune spécificité, ni de la méthode, ni du langage historiens, concernant l'histoire de l'Algérie? L'Algérie est pour moi, dans mon travail, objet d'histoire. Pas plus, pas moins. Certes, j'ai été politiquement construit dans le militantisme anticolonial. J'en garde les valeurs par déontologie libertaire. Mais je me suis efforcé, aussi, de strictement différencier le militant et l'historien pour ne pas risquer de tomber dans la langue de bois et l'idéologie.
Quel constat pouvez-vous dresser des ouvrages, jusque-là publiés sur l'histoire de l'Algérie ? Quel jugement portez-vous sur certains historiens?
Dans le contexte d'une histoire coloniale dominante, il y eut un grand renouveau à partir des ouvrages fondateurs que furent, à partir des années trente, les livres de Charles-André Julien. J'ai été moi-même l'élève d'André Nouschi, dont l'oeuvre a été saluée par Ahmed Tawfiq al-Madanî comme «la goutte d'eau bienfaisante qui s'offre au voyageur après une traversée du désert.» Il y a eu aussi les livres décisifs de Charles-Robert Ageron. J'espère m'inscrire dans la même lignée. Aujourd'hui, il y a de bons historiens en France, même si tous n'échappent pas à l'air du temps d'un révisionnisme de facture nostalgique coloniale. Mais il y a toute une jeune génération où des Français, des Anglais, un Palestinien, un Japonais...jouent leur partition. Et aussi bon nombre de jeunes Algériens (nes), malheureusement trop souvent voués à travailler sur l'histoire de leur patrie à partir de l'exil en Europe, en France principalement. Il existe aussi ici et là des historiens qui auraient pu se mettre résolument à l'histoire, mais qui ont préféré s'adonner à la facilité - voire la vulgarité - médiatique, quand ils ne font pas de l'Algérie leur fonds de commerce.
Dans vos recherches, dans vos livres déjà publiés, avez-vous le sentiment d'avoir toujours, et, à tout le moins, souvent donné un éclairage suffisant ou le mieux approprié pour révéler un fait historique dans toute son épaisseur? Pouvez-vous nous en donner un exemple et nous dire quelles ont été alors les «retombées» de vos pertinentes observations ou de vos judicieuses analyses?
En histoire, tout est dialectique. L'éclairage que se doit de donner aux faits un historien se rapporte aux diverses facettes des faits qu'il reconstruit grâce aux documents. Pour prendre un exemple, je crois avoir montré que le colonel Amirouche fut en même temps un organisateur efficace et un chef de talent, et en même temps le triste héros des purges paranoïaques qui ont décimé sa wilâya à partir de 1958, purges qui se sont ensuite généralisées dans d'autres wilâya(s). Il y a eu des gens qui, sans doute par ‘açabiyya [esprit de corps ou de parti (n.d.k.m'h.)] kabyle, ont pensé que j'étais anti-Kabyle - ce qui est proprement absurde. Et, d'avoir démontré que le colonel Ali Kafi, de la wilâya 2, fut celui qui s'opposa le plus fermement à l'extension des purges dans le Constantinois, m'a valu le reproche d'être plus ou moins un client du colonel Kafi, - que je ne connais pas et que je n'ai jamais rencontré -, ce qui est tout aussi proprement absurde : j'ai dit et j'ai écrit par ailleurs, combien les accusations qu'il a portées contre Ramdane Abbane étaient dénuées de tout fondement et devaient être implacablement rejetées par l'historien. Et ce qu'ont pu dire et écrire dans le même sens le colonel Ben Tobbal ou Ahmed Ben Bella ne convainc pas davantage l'historien.
Votre rôle d'historien «actuel», tel que vous semblez le pratiquer, peut paraître provocant. Vous en êtes certainement conscient. Comment assumez-vous cette responsabilité de l'historien qui «découvre», qui «analyse», qui «met tout son honneur au service de la vérité»? Car, tout ce que vous dites ou écrivez, monsieur Gilbert Meynier, c'est toujours «selon vous», vous l'historien libre et indépendant.
L'historien joue, pour les sociétés humaines qu'il analyse un peu, le rôle d'un psychanalyste pour les individus: il révèle, il met en corrélation, il oriente le regard vers les faits ignorés ou refoulés, quand tant de faits connus, et souvent célébrés, tiennent trop souvent lieu de mémoire officielle. Si l'historien est honnête, sa noblesse, c'est donc celle de la rationalité. Il ne peut qu'aller contre tous les prurits émotionnels, contre tous les délires qui encombrent tant les cerveaux de toute l'humanité. Ce que j'écris est certes «selon moi», mais dans une perspective où le «moi» tente de s'identifier à la méthode historique, ennemie foncière de tous les pouvoirs intéressés et de tous les faussaires.
Beaucoup d'intellectuels de part et d'autre de la Méditerranée semblent affectionner le concept de «mémoire» pour évoquer le passé colonial de la France en Algérie. Pensez-vous que la mémoire soit assez fidèle et assez lucide pour retrouver la vérité, rien que la vérité, toute la vérité? Et par ainsi, ne craignez-vous pas de réveiller des passions des deux côtés de la Méditerranée? Au bout du compte, est-ce bon pour le moral des deux peuples?
Pour l'historien, la mémoire n'existe que sous forme d'un concept dynamique : le souvenir qui la constitue évolue sans cesse, il a ses zones d'ombre ; il a ses ressassements. Et la mémoire est quelque chose qui se construit, qui est construit - dans l'imaginaire des humains, dans celui des familles, des tribus, des peuples...Et il y a des fabricants d'histoire, surtout chez ce qu'Althusser appelait les «Appareils idéologiques d'Etat», à commencer bien sûr par l'école. Ce qui fait que toute mémoire connue du public a de grandes chances d'être une mémoire officielle. Ceci dit, pour l'historien, la mémoire n'est ni plus ni moins qu'un document à traiter comme un autre document, selon les principes de la méthode historique. Tout mérite d'être étudié par l'histoire, ne serait-ce que parce que tout doit être mis à plat. Le moral des peuples ne pourra être bon, ou au moins supportable, que si sur le passé on ne se contente pas de bricoler le moteur. Partout, en l'occurrence, du côté algérien comme du côté français, on doit inéluctablement se mettre
aux révisions de fond, fussent-elles déchirantes.
Quelle vision avez-vous de l'avenir des relations entre l'ancien colonisateur et les peuples de ses anciennes colonies? Comment pourraient «évoluer», selon l'historien que vous êtes, ces relations pour que le caractère «d'indépendance» ou franchement «nationaliste» des uns et le caractère du «propriétaire dépossédé de ses biens, voire de son pays» de l'autre soient apaisés sinon définitivement raisonnés et admis comme semblent progresser ici et là une certaine idée humaniste et une certaine politique culturelle mettant en valeur les apports multiples du Maghreb à la culture et à la société françaises? Au lieu de parler d' «évolution», ne vaudrait-il pas mieux parler de «révolution»?
L'historien a déjà bien du mal à être historien. Il ne peut être un prophète ; le voudrait-il qu'il ne pourrait pas l'être.
Les relations franco-algériennes ne peuvent être bonnes que si, en France, d'un côté, les originaires d'Algérie ne souffrent plus de leur identité éclatée, c'est-à-dire qu'ils puissent aussi voir en face leur passé ; tout leur passé. Pour moi - et là le citoyen prend quelque peu le relais de l'historien -, cela ne peut être fait que dans un cheminement politique qui contrôle et tempère, à des fins humaines, le capitalisme sauvage actuel que l'on dénomme vulgairement la mondialisation, et qui génère tant de frustrations nationales et de blocages identitaires. Et que, côté algérien, les nécessaires maturations politiques permettent aussi de revoir le passé et de ne plus l'assumer dans le traumatisme. Pour cela, il faut espérer dans les avancées de la société civile - bien réelles et plus prometteuses que toutes les constructions possibles des machineries d'Etat. Etant entendu que c'est la société qui fait avancer l'Etat, et non l'inverse, comme l'ont si longtemps cru tant d'adeptes des régimes autoritaires. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut désespérer de l'Etat, bien au contraire. Et, sur le terrain même de l'Etat, et quelque fragiles que soient encore les avancées, il est clair que, en Algérie, tout ne pourra redevenir comme avant.
Voudriez-vous ajouter autre chose?
A titre de proposition pour clarifier l'avenir par la clarification du passé, il est urgent de demander l'institution et la réunion d'une commission mixte franco-algérienne d'historiens aux fins de réviser les manuels d'histoire, et français, et algériens, concernant notamment toute la phase coloniale de l'histoire algérienne, c'est-à-dire cette portion d'histoire qui fut, bon gré mal gré, une histoire commune. Et qui est vouée à être encore quelque peu commune.


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