La mobilisation est forte au profit des huit personnes qui seront jugées demain au tribunal d'Akbou pour n'avoir pas jeûné pendant le Ramadhan. Un forum dédié à la liberté de conscience et de culte a drainé beaucoup de monde hier ; la salle des délibérations de l'APC d'Akbou était pleine. Un débat à forte charge républicaine a focalisé cette rencontre organisée par un collectif de militants de diverses sensibilités politiques appelé «Forum Kabylie débat» et le centre de documentation affilié à la Ligue algérienne des droits de l'homme (Laddh). «La tenue en cascade des procès de non-jeûneurs à travers le pays» a été particulièrement dénoncée. «La liberté de pratiquer ou non la religion sans discrimination fait partie des droits les plus élémentaires», a affirmé Saïd Salhi de la Laddh de Béjaïa. «J'insiste sur le fait qu'aucune loi algérienne n'interdit aux citoyens de ne pas observer le jeûne pendant le mois de Ramadhan. L'Algérie a ratifié des conventions internationales de liberté de culte qui, du reste, est garantie par la Constitution», a encore souligné ce militant des droits de l'homme. Les huit non-jeûneurs avaient été interpellés par la police le 29 août dernier, alors qu'ils venaient de finir de manger dans un local fermé, selon le principal accusé présent hier dans la salle. Ce dernier avait été mis en liberté provisoire après 8 jours de détention préventive. Se basant sur l'article 144 bis du code pénal, le parquet a poursuivi les huit prévenus pour «non-respect des préceptes de l'Islam». Initialement programmé pour le 6 septembre dernier, le procès avait été reporté pour avoir lieu demain. Un collectif, qui s'est constitué à Béjaïa pour soutenir les inculpés, lance un appel à un rassemblement, demain devant le tribunal, pour réclamer «l'annulation des poursuites judiciaires contre les prévenus» et réclame «le respect des engagements internationaux de l'Algérie en matière de la liberté de culte».