Votre journal du samedi 6 novembre courant a publié sur toute la largeur de la page 7 le texte suivant : «La Fédération de France a accusé les étudiants algériens de désertion» comme titre de l'article rapportant la conférence de Clement Moore Henry concernant l'histoire de l'Ugema. Or, ni la phrase de M. Moore ni le titre ne traduisent la réalité des faits, car jamais la Fédération du FLN en France n'a formulé de telles accusations, et il n'y avait pas lieu de le prétendre, car les étudiants dans leur quasi-unanimité ont rempli leurs obligations patriotiques. En fait, après la dissolution de l'Ugema à Paris par le gouvernement français début 1958, certains étudiants ont été versés dans l'organisation, le nidham, où ils ont accédé aux plus hautes responsabilités, d'autres ont rempli la charge de DPIW (Délégué à la presse et l'information auprès du chef de wilaya) et nombre d'entre eux ont été arrêtés et torturés après l'ouverture du Second front le 25 août 1958, d'autres ont constitué la Section universitaire (la SU directement rattachée au Comité fédéral), d'autres ont rejoint l'ALN sur les frontières de Tunisie et du Maroc et d'autres enfin ont poursuivi leur cursus après la fin de la grève. Il faut rappeler que les membres de l'Ugema, alors répartis à travers le monde, ont rempli en fait le rôle d'ambassadeurs de l'Algérie en guerre pour son indépendance. Dans son ouvrage Du PPA au FLN, relatant son parcours, Omar Boudaoud, le chef du FLN en France à cette époque, le rappelle clairement : «En définitive, écrit-il, nous n'avons jamais eu de différend ni même de sérieux problèmes avec les étudiants…» L'histoire retiendra que les étudiants ont apporté une contribution importante à l'action du FLN en Europe et particulièrement en France. Ali Haroun Du PPA au FLN - Mémoires d'un combattant - Casbah Editions - Alger 2007 - pp. 128 et 129.