Touzaline, le plus grand village de la municipalité de Beni Amrane, situé à 10 km à l'est du chef-lieu communal, connait d'énormes problèmes dus à son sous-développement. C'est une localité qui n'a en effet aucune autre infrastructure en dehors de son école primaire et du dispensaire qui assure en matière de soins médicaux tout juste le strict minimum. Si ce n'était le CW-68 reliant Souk El Had à Chabet, qui le tire quelque peu de son anonymat, avec la dense circulation sur cet axe «imposant» fréquemment des rénovations, le village aurait été enclavé davantage. Cependant, cet axe routier subit rapidement des détériorations en raison de l'absence à son niveau de fossés, de caniveaux, de petits ouvrages et autres moyens d'évacuation des eaux pluviales, de gabions à même d'empêcher des éboulements, etc. Les maisons de ce village, fondé au début des années 1960 pour héberger des familles «indigènes» dont les chefs travaillaient à Chabet El Ameur, ne sont plus, 50 ans après, en mesure d'abriter ces familles qui se sont décuplées, dira Aami Ali, un vieux du village. Il estime qu'il est impossible d'opérer la moindre extension en raison du manque de l'espace, une situation augurant un impact négatif sur les générations d'un futur immédiat. Les collégiens du village ne sont pas à l'abri en raison de leur non prise en charge, même en demi pension, au CEM Meziane-Akli du chef-lieu communal. Des parents d'élèves font souvent part des répercutions négatives de ce problème sur la scolarité de leurs enfants. «La direction du CEM n'admet à la demi-pension qu'un seul élève par famille, et, de ce fait, un de mes fils, qui vient de rejoindre le collège, n'a pas le droit de manger à la cantine de l'établissement, car son frère aîné y est déjà. Ainsi, il doit se contenter d'un repas froid, hiver ou beau temps fasse-t-il», regrette le même parent. Des insuffisances en matière d'infrastructures médicales et sportives éprouvent aussi sensiblement les habitants du village, pénalisés en outre par l'absence d'un médecin au sein du dispensaire local, ce qui les contraints à se déplacer au chef-lieu communal, même pour une simple consultation. En matière de sport, pour une quelconque partie de football par exemple, les jeunes de la localité n'ont pas d'autres choix que de se rendre dans les villages voisins (Aït Belaïd ou Oued Djenane). Les habitants de Touzaline, qui réclament aussi un bureau de poste et une antenne de mairie dans leur village, n'ont ni gaz naturel, ni téléphone pour la connexion internet, bien que les réseaux de téléphone et de gaz traversent leurs propres terrains.