A 8 km du chef-lieu de la commune d'Aït Aïssa Mimoun (10 km de la ville de Tizi Ouzou), et au bout d'une route tortueuse et escarpée, se trouve l'un des plus grands villages de la daïra de Ouagenoun. Le village Akaoudj culmine à 500 m d'altitude. En progression, le nombre de la population avoisine les 5000 âmes. D'entrée, au lieudit Tizi Tagma, une importante fuite d'eau attire l'attention. « ça fait à peu près 15 jours que le réseau est rompu à cet endroit. Le réseau a été refait avec du polyéthylène, mais nous avons constaté que le travail serait mal fait, car c'est la troisième fois que ça casse. Nous avons demandé à l'agent de l'ADE de fermer le château d'eau afin d'éviter ces pertes mais, il priverait d'eau une bonne partie du village ». Selon cet ouvrier, l'agence locale a été saisie mais rien n'a été fait. En s'enfonçant dans les « entrailles » du village, des infrastructures publiques, tels un dispensaire et une école primaire bordent l'allée principale. La propreté des lieux, le siège du comité de village qui s'impose par une grande affiche, donne l'impression d'un village organisé. Les habitants bien qu' accueillants, soupçonnent tout étranger vadrouillant entre les maisons. « Un conseil : présentez-vous en tant que journaliste quand vous rencontrez les gens. Personne ne vous soupçonnera et vous serez mieux accueilli », dit un gérant d'une cafeteria. Interrogé sur les dernières manifestations qui ont éclaté au chef-lieu, la semaine dernière, il dit laconiquement : « Voyez-vous le tas d'ordures qui est adossé à la clôture de l'école ? Et ces accotements sans trottoirs… » Il est constaté d'emblée, que l'aménagement urbain fait vraiment défaut. Ici, ce sont les villageois qui se substituent à la municipalité. « On nettoie nos rues nous-mêmes, des volontariats sont organisés pour le curage des rigoles à l'approche de chaque hiver », fulmine un habitant, qui laisse apparaître un grand intérêt à ces questions. On a compté au moins trois cafeterias dans ce village. Elles sont désormais les seuls espaces qui rassemblent les jeunes et les vieux autour d'un café ou d'une partie de dominos. Ainsi, l'oisiveté et le désoeuvrement de la masse juvénile règnent en maître. Il y a plus d'une semaine ses habitants ont fermé le siège de l'APC, revendiquant l'amélioration de leurs conditions de vie. En dépit de l'existence de quelques infrastructures publiques dont avait bénéficié le village, il reste toutefois un manque à rattraper, en matière de l'amélioration urbaine. Mais aussi, l'aménagement d'une aire de jeux et la construction d'une maison pour les jeunes. Figure aussi, dans leurs doléances, le raccordement du village au gaz naturel, entre autres. Un citoyen impute le sous-développement où patauge son village aux éternelles querelles entre élus. Les citoyens d'Akaoudj rencontrés se démarquent du conflit et assurent qu'il n'existe aucun enjeu politique. De ce fait, ce village à majorité RCD et FLN, ces derniers tentent de se démarquer du conflit qui oppose le maire aux autres élus. « Nous demandons uniquement que nos problèmes soient pris en charge. L'administration doit absolument intervenir pour débloquer cette situation qui pénalise l'ensemble de la commune », conclut un quinquagénaire. Rappelons qu'au mois d'août dernier, 6 élus d'obédience : FLN, RCD, RND se sont constitués en un seul bloc pour écarter le P/APC, un élu FFS qui se maintient contre vents et marées.