Le 18 octobre 2001-18 octobre 2010. Il y a 9 ans, le groupe Mittal Steel (actuellement ArcelorMittal) avait signé un pacte de partenariat avec le gouvernement algérien assorti de plusieurs avantages, notamment les charges patronales, celles fiscales et parafiscales et les subventions sur les énergies (gaz et électricité). A ce moment-là, l'Algérie était boudée par les investisseurs étrangers. D'une durée de 99 ans, le contrat prévoyait une cession de 70% des actifs au profit de Mittal Steel et 30% pour le groupe Sider. En contrepartie, ce partenaire étranger investira au complexe sidérurgique d'El Hadjar une enveloppe de 100 millions de dollars destinée à la réhabilitation de l'outil de production. Autre avantage, l'Etat algérien avait accordé un prêt de 140 millions de dollars au nouvel investisseur dans le but de sauver un fleuron industriel qui faisait jadis la fierté du pays. Il était prévu également dans cet accord de partenariat que les effectifs existants soient maintenus. Selon Vincent Legouic, le directeur général d'ArcelorMittal Annaba, toutes les promesses du groupe ont été tenues. Mieux encore, il a annoncé que pas moins de 500 millions de dollars ont été investis à l'usine depuis la signature du pacte de partenariat. «Aux 110 millions de dollars que nous avons investis directement, il faut ajouter 40 autres millions par an nécessaires pour la maintenance des équipements. Nous avons également remboursé par anticipation un prêt de 140 millions de dollars que nous avons contracté auprès de l'Etat algérien», a révélé le patron du complexe sidérurgique d'El Hadjar avant de souligner que «sur les 9 ans écoulés, nous avons eu deux années de production jugées négatives. Les années 2008 et 2009 ont été marquées par la baisse des prix des produits sidérurgiques et la crise qui a frappé de plein fouet notre secteur. Deux facteurs qui ont pesé lourd sur la finance de notre usine. Ce qui a poussé notre groupe à nous assister financièrement durant cette période». Détaillant les investissements engagés par ArcelorMittal Annaba, Vincent Legouic a fait savoir que «l'usine a été dotée de trois nouveaux convertisseurs d'aciérie neufs dont un est actuellement en montage. Il y a aussi une étude engagée pour l'installation d'une ligne continue de coulée à billettes. Nous avons prévu également le remplacement du train à fil et bien sûr la rénovation du haut fourneau (HF) dont l'opération s'étale jusqu'en 2013 et les opérations d'investissement se poursuivent toujours». En effet, le mois dernier a été également l'occasion pour la concrétisation de deux autres projets entrant dans le cadre du plan d'investissement 2010-2014. Le premier a concerné l'aciérie électrique où tous les automates existants du type S5 ont été remplacés par une génération nouvelle en l'occurrence les S7. Cet investissement permettra, selon toujours le premier responsable d'ArcelorMittal Annaba, la réduction du coût d'exploitation d'une manière sensible. Quant au second projet, il consiste en le remplacement des équipements de mesure de températures de la fonte et de l'acier. Là aussi, il est attendu une réduction dans la consommation de fonte estimée à 0.5 $/tonne. Ces acquis nécessaires pour le renforcement des ventes du représentant du géant mondial de l'acier en Algérie interviennent au moment où la production a repris après deux mois de baisse successifs. Au mois d'octobre, le complexe sidérurgique a produit 60 276 tonnes avec un cumul de 580 000 tonnes pour les dix mois écoulés de l'année en cours. Une consommation jugée exclusive des matières premières locales qui a permis l'amélioration des coûts de production à hauteur de 30 $/tonne. Cependant, les multiples conflits socioprofessionnels, sanctionnés parfois de grèves de plusieurs jours qui ont émaillé l'année 2010, ont affecté la production du complexe sidérurgique d'El Hadjar qui, aux dernières prévisions de production, a tablé sur 1million de tonnes d'acier liquide. Or, à la fin du mois de décembre, il est attendu un cumul de production de 720 000 tonnes, soit un déficit de 28%. Les pannes des équipements telles les perturbations en amont et en aval du haut fourneau n°2 en sont d'autres aléas qui ont un impact négatif sur les résultats escomptés.