Des spécialistes algériens et maghrébins en dermatologie se penchent, depuis hier, sur la problématique des pemphigus, une maladie de la peau qui est particulière aux pays du Maghreb. Le débat engagé lors du 12e Congrès maghrébin de dermatologie, qui s'est ouvert mardi au palais de la culture Moufdi Zakaria, à Alger et prendra fin aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi, est aux yeux des organisateurs très important en raison de l'évolution de cette maladie dans les trois pays. Une maladie fréquente chez les femmes, particulièrement en Tunisie, cette pathologie inquiète sérieusement les spécialistes. Une étude génétique à l'échelle maghrébine et une autre environementale s'imposent aujourd'hui, selon docteur Belgnaoui, dermatologue marocaine. « Il est important de lancer ces études pour justement tenter d'identifier les facteurs de risques de cette maladie lourde », a-t-elle signalé et de préciser que cette pathologie constitue la principale activité hospitalière au Maroc. D'après elle, un tiers des malades hospitalisés est atteint de la pemphigus, une dermatose bulleuse. L'hospitalisation des malades peut atteindre les 100 jours. Ce qui explique la sévérité de la maladie et les coûts considérables en matière de prise en charge. Le traitement, d'après Dr Belgnaoui, n'est pas curatif. Après un suivi médicamenteux, ajoute-t-elle, on aboutit à des phases de rémission. La particularité de cette maladie au Maghreb réside, entre autres, dans son incidence qui dépasse la norme mondiale. Elle est six fois plus importante en Tunisie qu'en France, où le taux d'incidence est de 1, 2 par million d'habitants, alors qu'en Tunisie elle est de 6,7% par million d'habitants. En Algérie, la maladie touche 130 personnes. Ce congrès, organisé par la Société algérienne de dermatologie (SAD), a également débattu de l'allergologie en dermatologie qui se « développe à grands pas » suite à des facteurs liés à la pollution de l'environnement, a indiqué Le Pr Benkaidali Ismail, président de la SAD. Pour le Pr Benkaidali, il s'agira durant ce congrès d'échanger les expériences respectives entre les pays maghrébins et de mettre en œuvre en commun un consensus thérapeutique de sorte à faire de cette rencontre « un cadre d'échanges efficient au service de la médecine maghrébine ». Par ailleurs, en marge de cet événement scientifique, la SAD organise son 18e congrès national.