Jeudi dernier, quatre ans sont passés après les violentes inondations qui ont durement frappé le nord de la wilaya où quinze des trente cinq communes avaient été déclarées officiellement sinistrées. La région, pour rappel, avait été sérieusement touchée après Alger, avec 13 morts, 3 disparus et des milliers de sans abris. La ville côtière de Ténès a subi le plus de dommages et s'est vue couper du monde pendant plusieurs jours, suite à la destruction du pont de l'Oued Allala et celui de la façade maritime. Le premier relie le siège de la daïra au chef-lieu de wilaya et le second constitue le principal point de passage entre le centre-ville, le port commercial et la cité « La Cave », sur la route de Cherchell. La population de cette agglomération est restée plongée dans l'isolement total pendant plus d'une semaine et était secourue, un tant soit peu, grâce à une ancienne voie abandonnée, construite par l'armée coloniale sur le versant de la chaîne montagneuse dominant la cité. L'on se rappelle de cette femme enceinte qui avait été secourue par des volontaires qui ont parcouru plusieurs kilomètres à pied pour la transporter jusqu'au tronçon de la route nationale où l'attendait une ambulance de la protection civile. La maman a mis au monde deux jumeaux qui sont toujours vivants et qui rappellent le sacrifice consentis par des hommes et des femmes pour sauver des vies humaines dans les pires tragédies. Et celle qu'a vécue cette partie de la wilaya, le 10 novembre 2001, en était une et a mobilisé pratiquement tous les moyens de la région pour surmonter cette dure épreuve. La cité d'urgence, érigée sur le lit de l'Oued Allala depuis le séisme de 1954, a failli être emportée par les eaux en furie avec ses 214 familles, n'était-ce l'intervention des autorités locales, une semaine auparavant. Elles avaient procédé au relogement de ses anciens sinistrés. La même opération avait profité aux habitants de la cité La Cave. Au total, ce sont plus de 500 familles qui ont été recasées dans ce type d'habitat, à l'instar d'autres sinistrés des communes d'El Marsa, de Sidi Akkacha, de Bouzeghaia et de Talassa. En plus, la région a bénéficié d'un programme spécial intempéries de 2 222 000 000 DA, auquel sont venus s'ajouter d'autres opérations dans le cadre du PSRE. Si les stigmates de cette catastrophe ont pu être effacés, il reste à savoir si celle-ci a servi à grand-chose en matière de respect des règles urbanistiques et de construction dans les zones inondables.