Cinq ans et demi après les violentes inondations qui ont durement frappé la région nord de la wilaya, force est de constater, malheureusement, que les enseignements nécessaires n'ont pas été tirés de cette catastrophe, du moins en ce qui concerne les voies d'accès. Un retour en arrière s'impose pour situer l'ampleur des dégâts matériels causés, notamment à la ville côtière de Ténès. Celle-ci figurait parmi les quinze communes officiellement déclarées sinistrées et avait subi le plus de pertes en vies humaines et en moyens matériels (cinq morts et plusieurs maisons et infrastructures endommagées). La ville est restée plusieurs jours plongée dans l'isolement total à cause de l'effondrement des deux principaux ponts qui relient le siège de la commune au chef-lieu de wilaya, à la cité périphérique « La Cave » et au port commercial. Pour y arriver, les secouristes avait du emprunter l'ancien tracé de la voie ferrée, à l'abandon, ou se rendre jusqu'à Oued Goussine et revenir par la route du littoral desservant la commune à partir du nord-est. C'est là justement où réside la carence des autorités locales qui n'ont pas daigné, selon les habitants, remédier à ce grand point noir en aménageant, comme les voies de secours pour contourner les anciens passages en cas de catastrophe naturelle. « L'Etat a pourtant débloqué d'importantes sommes d'argent pour la reconstruction de la région, mais nous constatons que le secteur des travaux publics, pour ne citer que celui-ci, a été négligé,voire délaissé par les pouvoirs publics. Ces derniers se sont contentés seulement de la remise en l'état des deux ponts situés aux entrées Est et Sud de la ville et n'ont pas prévu de nouvelles voies d'évitement au cas où les deux ouvrages cités viendraient à subir des dégâts, comme lors de ces inondations », relèvent des citoyens de Ténès. Ils font également état de l'obstruction du canal principal à l'origine des crues ayant inondé les quartiers périphériques, lors des mêmes évènements tragiques. Il faut dire que le même réseau routier, construit durant l'ère coloniale, subsiste à ce jour dans la région, devenu pourtant un passage obligé de toutes les localités côtières.