« Etat des savoirs en sciences sociales et humaines en Algérie, 50 ans après », tel était le thème du symposium dont les travaux ont été inaugurés, hier, au CRASC, par madame la ministre déléguée à la Recherche scientifique et le wali d'Oran. Vu l'importance des sciences humaines et sociales et leur impact sur la société, on compte en Algérie 600 laboratoires de recherches, 1 200 chercheurs et 30 programmes de recherches. L'objectif de ces travaux vise, en premier lieu, à établir un état des lieux et une approche comparative et évaluative des travaux de recherches réalisés et, en deuxième lieu, l'échange d'expériences mutuelles entre des sociologues étrangers et nationaux. Soulignons que ce symposium est composé de sept ateliers qui porteront sur l'histoire et mémoire, famille et genre, mouvement associatif et mouvement social, citoyenneté, patrimoine matériel et archéologique, école, langue et identité, l'urbain et le rural, littérature, langue et patrimoine immatériel. La première journée des travaux a été consacrée à la publication du CRASC « Insaniyat » tirée à 2 000 exemplaires et qui a la mission de rendre visible et lisible la production universitaire nationale en anthropologie et en sciences sociales. L'occasion a été aussi pour l'intervenant de montrer les forces de la revue, ses espoirs et ses difficultés, et de s'interroger sur l'acte de publication dans le cadre d'une pratique éditoriale. La conjoncture a permis aussi de débattre de la problématique et de l'état des lieux des sciences sociales dans quelques pays arabes, ceci à la suite d'une communication qui représente une synthèse des premiers résultats d'une enquête menée depuis trois ans déjà sur cinq pays : Maroc, Algérie, Egypte, Liban et Syrie. Le rôle des migrants MIS EN ÉVIDENCE La contribution étrangère dans ce colloque a été réalisée par le docteur Catherine Lloyd de l'université d'Oxford qui a présenté une communication sur une recherche intitulée « Le rôle des migrants dans le maintien ou la résolution des conflits. » Cette recherche, réalisée avec la collaboration de Chérifa Bensadok, porte sur la décennie des conflits en Algérie durant les années 90, en particulier à travers l'optique des associations et les expériences des personnes. En effet, le tremblement de terre de Boumerdès a permis d'étudier la réaction des migrants en France, le rôle des médias, surtout la radio Beur FM qui comptabilise un auditoire de 10 millions d'auditeurs au Maghreb, dont la moitié en Algérie. L'interruption des communications téléphoniques a donné à la radio un rôle primordial dans la communication avec le monde extérieur.