Un Symposium international sur l'état des savoirs en sciences sociales et humaines en Algérie et sur l'Algérie, s'est ouvert, hier, au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), dans la banlieue de Es-Sénia. Il a regroupé plusieurs universitaires et des sociologues nationaux et étrangers. Selon Mohamed Daoud, chercheur associé au Crasc et membre du comité d'organisation, il s'agit de présenter, d'une façon globale, une sorte d'encyclopédie des connaissances que nous avons sur notre pays telles que produites dans le champ des sciences sociales et humaines depuis l'Indépendance. “La philosophie de cette rencontre est de débattre de l'état des lieux en fonction des thèmes arrêtés”. En présence de Souad Bendjaballah, ministre déléguée à la Recherche scientifique, le symposium, placé sous le signe de “L'Algérie 50 ans après”, est avant tout une rencontre qui s'adresse à la famille universitaire autour de thèmes centraux très techniques et spécialisés. “Le Crasc fête à sa manière l'état des lieux des savoirs par le biais de cette manifestation hautement scientifique et la place sous le 50e anniversaire du déclenchement de la lutte de Libération nationale”, ajoute Mohamed Daoud. Des participants à ce symposium n'ont pas caché leur joie de se trouver à Oran. Certains d'entre eux ont affirmé que “l'idée de cette rencontre est de faire un premier bilan sur ce qui a été écrit sur l'Algérie en Algérie par des Algériens et des étrangers”. Pour en revenir aux travaux de ce symposium, Ali El-Kenz, sociologue, professeur à l'Université de Nantes et membre du Conseil de la revue Insaniyat (Crasc), a abordé les “sciences sociales dans quelques pays du monde arabe”. Cette communication est une synthèse des premiers résultats d'une enquête menée depuis trois années sur le Maroc, l'Algérie, l'Egypte, le Liban et la Syrie. “À ce niveau de la recherche, il est déjà possible de tracer le cadre général dans lequel se trouvent insérées les sciences humaines et sociales dans ces pays : histoire et institutions actuelles, tendances lourdes des postures avec des différences nettes entre les pays du Maghreb et ceux du Machrek”. Invité de marque aussi, Jean-Robert Henry, juriste, professeur à l'Université d'Aix-en-Provence, estime que “l'imbrication des rapports entre les sociétés a été fortement mise en lumière par les manifestations de l'année de l'Algérie, qui ont bousculé le cadre officiel et mobilisé de façon inattendue les sociétés civiles”. Pour sa part, Mohamed-Lakhdar Maougal, sociologue et maître de conférences à l'Université d'Alger, parlera du thème portant sur “La collégialité et la centralité dans l'histoire du Mouvement national algérien entre 1925 et 1955”. Pour lui, (...) “cette façon plus ou moins déguisée de s'approprier un mouvement populaire et national n'est pas du goût de Saïd-Nadir Boudiaf, ancien maquisard de la wilaya I, devenu travailleur émigré et militant démocrate et révolutionnaire après les épreuves de la tâche nationaliste”. Enfin, après une séance plénière au cours de laquelle ont été présentées des approches globales telles qu'initiées par l'expérience du Crasc, les chercheurs et universitaires auront, dans des ateliers spécialisés, à présenter et à soumettre au débat l'état de leurs travaux. Les participants auront également à intervenir autour des thèmes suivants (qui seraient autant d'ateliers) touchant à la famille, à l'urbain et au rural, au patrimoine culturel, à l'école et à la jeunesse, au mouvement social, au mouvement associatif et citoyenneté, au patrimoine culturel ainsi qu'au patrimoine matériel et archéologique et à l'histoire de mémoire. B. G.