Depuis la rentrée, les amphithéâtres, les salles de travaux dirigés et les salles de travaux pratiques plongent souvent dans le noir. Les coupures d'électricité se multiplient à l'université de Blida, ce qui n'est pas sans affecter le bon déroulement de l'opération pédagogique au sein de cet important établissement de l'enseignement supérieur, qui compte quelque 50 000 étudiants. Depuis la rentrée universitaire, les amphithéâtres, les salles de travaux dirigés et les salles de travaux pratiques plongent souvent dans le noir. Ces coupures répétées causent de graves préjudices, a-t-on appris d'un enseignant-chercheur au niveau du département des sciences vétérinaires, et peuvent mettre en péril tout un travail de recherche de plusieurs mois. «Les différents prélèvements de sang que nous effectuons dans le cadre de nos recherches sont souvent congelés pour des usages ultérieurs. Les longues et fréquentes coupures de courant peuvent affecter les caractéristiques physico-chimiques et microbiologiques des solutions congelées, ce qui peut causer la perte de toute une base de données cumulées sur des mois durant», affirme-t-il. «Quand ces coupures sont fréquentes, nous ne pouvons pas utiliser le microscope électronique pour les différentes observations. S'il y a coupure subite de l'électricité, nous devons redémarrer de zéro avec en plus la perte de temps, ainsi que la perte à jamais des réactifs chimiques déjà utilisés», nous explique de son côté une enseignante au niveau du département d'agronomie. Ce département, qui était le seul à être doté d'un groupe électrogène au niveau de l'université de Blida, n'a plus cet avantage, puisque ce groupe est à l'arrêt depuis quelques années pour une «histoire de batterie et de mazout», a-t-on appris sur place.Pour leur part, les étudiants, en phase ultime de préparation de leurs présentations de soutenance, redoutent, plus que tout, ces coupures fréquentes du courant électrique. «Nous sommes obligés, en plus de la préparation des diaporamas, d'imprimer nos travaux sur support papier pour les utiliser en cas de coupure», assure un étudiant en phase de soutenance. Au niveau des salles d'internet, il faut, à chaque seconde, enregistrer la progression des travaux, au risque d'être surpris par une coupure électrique. La configuration des salles de cours et de TD pose par ailleurs problème. «Il n' y a pas de possibilité de pénétration de la lumière naturelle. Conséquence : s'il n' y a pas d'électricité, c'est l'obscurité la plus totale qui y règne», ajoute notre interlocutrice. Contactés, les services de la direction de distribution de l'électricité et du gaz de la wilaya de Blida avancent qu'ils ne sont même pas au courant de ces pannes récurrentes ! «Certes, de temps à autre il y a des coupures volontaires de notre part. Toutefois, cela se produit très rarement et lorsqu'il y a des travaux de maintenance. Dans ce cas, nous avisons préalablement les services du rectorat avant la coupure et le début des travaux», affirme le chargé de communication de cette direction qui relève du groupe Sonelgaz. D'après nos sources, c'est le réseau électrique interne de l'université qui est carrément défaillant. Il s'agit pourtant de l'un des plus importants établissements d'enseignement supérieur en Algérie.