Les citoyens en situation de détresse, qui se présentent aux portes du CHU ne sont ni pris en charge par une ambulance, ni autorisés à pénétrer dans l'enceinte de l'hôpital à bord d'un véhicule, et ce même s'ils sont sur le point de rendre l'âme ; c'est de la non-assistance à personne en danger, et nous voulons que cela cesse ! ». Tels sont les propos émis par trois personnes ayant respectivement vécu des situations quasi dramatiques dans la soirée de dimanche aux alentours de 19h, au CHU Benbadis. Un des malades, un homme qui souffrait de dyspnée sévère, s'est vu refuser l'accès au service où il se fait soigner depuis quelque temps. «Le gardien, qui pourtant voyait mon profond malaise dû à des difficultés respiratoires, dit ce malade, ne voulait pas laisser mon épouse me conduire en voiture jusque vers le service en question, il m'a intimé l'ordre d'attendre l'ambulance, qui entre-temps n'arrivait pas. J'ai failli mourir dans une indifférence scandaleuse». Selon ce patient, l'ambulance est arrivée, mais tard. Les malades présents, souffrant le martyre, y ont été entassés en même temps par un gardien faisant office d'ambulancier, qui les a ensuite dispatchés sur les différents services comme le ferait un taxi-fraude, précise-t-il encore. Un autre citoyen, accompagnant sa nièce qui avait une hémorragie aiguë à la suite d'une extraction de dent (ayant été orientée par l'EPH d'El Khroub au CHU de Constantine), a également dénoncé en ces termes: « L'accueil des agents de sécurité est inhumain; ils ont laissé ma nièce croupir dans une mare de sang ; je l'ai moi-même placée sur un chariot de fortune en attendant une l'ambulance, d'ailleurs non équipée.» La troisième personne, elle, accompagnait son père qui faisait un malaise cardiaque. «Il aurait pu mourir dans l'attente de l'ambulance, alors qu'on pouvait l'évacuer par nos propres moyens», s'est-elle révoltée. De notre côté, nous avons, à ce propos, contacté le directeur du CHU, Pr. Hocine Belkadri, qui dira: « Il y a à peine une semaine que j'ai pris mes fonctions à la tête du CHU, où j'ai trouvé une situation anarchique. Nous essayons d'y remédier au fur et à mesure, mais tout de même, il est inadmissible que l'établissement prenne des allures de parking.» Et d'ajouter: «Nous avons mobilisé les moyens nécessaires pour assurer l'évacuation des malades vers les différents services, s'il y a des défaillances, nous oeuvrerons toujours à les régler.»