Location de diplômes, exercice illégal, absence de stage obligatoire pour l'initiation à la gestion d'officine et vente de médicaments importés illégalement, autant d'infractions à soulever pour justifier l'opération de contrôle des pharmacies et des officines qui devrait être lancée par la direction de la santé. L'objectif initial de cette opération est d'assainir le secteur et de préserver la santé du citoyen surtout que bon nombre de pharmaciens ont été remplacés par des «vendeurs» ayant acheté des licences. Au niveau de plusieurs pharmacies implantées à Oran, le client qui se présente pour acheter des médicaments se retrouve souvent devant un vendeur qui, parfois, ne connaît rien au domaine des médicaments. Et les résultats peuvent être dramatiques. Cette situation a encouragé l'automédication. Une étude basée sur des données recueillies sur le terrain a révélé que trois Algériens sur quatre s'administrent des médicaments sans avis médical. La même enquête a dévoilé que cette pratique de libre achat concerne 65% des médicaments. Jadis, le conseil du pharmacien était très précieux au point qu'il paraissait, parfois, mieux renseigné qu'un médecin. Aujourd'hui, on se retrouve face à de simples commerçants qui essayent à tout prix d'écouler leurs produits sans que ce soit le médicament demandé. Et, dans certains cas, ils écoulent même des produits très dangereux (à l'exemple des psychotropes) sans ordonnance. Conformément au décret exécutif n°92 276 du 6 juillet 1992 portant code de déontologie médicale, le propriétaire de l'officine doit être d'abord un pharmacien diplômé. L'autorisation d'ouverture est délivrée par la direction de la santé de la wilaya après l'inspection et le contrôle du local.