Réunis samedi en assemblée générale à l'initiative de la section ordinale de la région de Tlemcen, les pharmaciens de la wilaya de Sidi Bel-Abbès ont tenu une nouvelle fois à dénoncer avec l'extrême vigueur les graves «entorses à la réglementation» commises par la DSP dans la délivrance des agréments pour l'ouverture de nouvelles officines pharmaceutiques. Intervenant au cours de cette importante rencontre, les contestataires considèrent comme très discutable la procédure telle qu'elle est appliquée par les responsables actuels de la DSP en ce sens qu'ils «délivrent à tout bout de champ des autorisations d'exploitation d'officines aux jeunes diplômés en pharmacie sans demander au préalable l'avis du conseil ordinal régional» qui est obligatoire dans le cas présent pour l'exercice de l'activité de pharmacie. «Au cours de ces quatre derniers mois, souligne-t-on en guise d'argumentaire, pas moins de 32 agréments ont été signés unilatéralement par l'administration qui viennent ainsi s'ajouter à la longue liste de gérants d'officines exerçant localement l'activité de pharmacie de manière illégale». Ce «grave précédent» a fini par créer une situation de pléthore au niveau de la seule ville de Sidi Bel-Abbès qui enregistre aujourd'hui, avec une pharmacie pour 2.194 habitants, le plus grand nombre d'officines en exploitation à travers le territoire national. «Les dispositions du ‘numérus clausus', prévoyant une pharmacie pour 5.000 habitants, «sont foulées au pied par ceux-là mêmes qui sont censés veiller à leur application», rappelle-t-on, sur le ton du dépit. Devant les dépassements constatés avec la DSP dans la procédure de délivrance des agréments d'exploitation, les gérants d'officines de la wilaya de Sidi Bel-Abbès ont décidé, à l'unanimité des membres présents à l'assemblée générale, de saisir directement le conseil national de l'ordre à l'effet de préparer un dossier sur l'affaire et le soumettre à la justice afin de mettre un terme définitif à ce «déni de droit manifeste» qui leur porte un énorme préjudice.