La métamorphose ne se fera qu'après la privatisation des pharmacies publiques gérées par Endimed. Endimed, distributeur national des médicaments, se lancera bientôt dans la production. C'est ce que son P-DG, Saïd Si Ammour, a fait savoir, hier, aux auditeurs de la radio Chaîne II. La métamorphose ne se fera qu'après la vente des pharmacies publiques gérées par Endimed, un processus lancé depuis 1998. Ce n'est pas une fin de mission, mais la privatisation des pharmacies d'Endimed est programmée, puisque les statuts de cette même entreprise stipulent la vente de ses officines pour les jeunes diplômés, explique Saïd Si Ammour sur les ondes de la Chaîne II. Jusqu'ici, 132 pharmacies ont déjà été cédées, tandis que 500 autres attendent acheteurs. Les deux chiffres ne donneront décidément pas le nombre global des officines d'Endimed qui est de l'ordre de 1200. Il faut dire que d'autres pharmacies, celles des hôpitaux et des aéroports, ne sont pas mises en vente et garderont le statut d'officines publiques. D'autres pharmacies, dans des régions isolées, ne seront cédées que lorsque d'autres ouvriront dans la même région, une manière d'éviter les pénuries et les problèmes d'approvisionnement. Des appels d'offres ont été lancés pour cette mise en vente. 85 officines ont été cédées à l'est du pays, 27 au centre et 24 à l'ouest. 150 autres sont en cours de cession, 61 à l'est, 39 au centre et 50 à l'ouest du pays, à en croire le P-DG d'Endimed. Ce dernier expliquait qu'auparavant des problèmes de paperasses constituaient une entrave pour le bon déroulement de l'opération de privatisation. Actuellement, cet obstacle ne pose plus problème, assurera l'invité de la Chaîne II. Idem pour ce qui est aussi de la classe des travailleurs. «La privatisation ne se fera pas au détriment des travailleurs», explique M.Si Ammour. Pour étayer ses propos, il dira que le processus de vente des officines a été lancé après l'accord du syndicat. Le repreneur est appelé à garder le même personnel, ou, du moins, un seul travailleur, a-t-il ajouté en guise de précision. Juste après la période consacrée à cette opération, un délai prolongé jusqu'au 31 décembre 2006, l'ouverture des plis interviendra comme phase finale du processus. Endimed qui a déjà pointé le bout de son nez dans la privatisation se lancera juste après la fin du processus dans la production du médicament. Pour ne pas stagner dans les mêmes eaux, le dossier est entre les mains du gouvernement, précise son patron, soulignant que cette mutation se fera sous un cachet de partenariat avec une entreprise productrice. Etrangère ou locale? En réponse à cette question, Saïd Si Ammour annonça que son entreprise est sollicitée par un bon nombre de producteurs. Endimed ne pourra être partenaire qu'avec un taux de 40%, suivant la politique de privatisation, développe l'orateur qui semble favorable au choix de cette nouvelle stratégie économique dictée par les nouvelles donnes et l'économie de marché. Interrogé sur le patrimoine d'Endimed, un principe réclamé par cette nouvelle orientation, M.Si Ammour laissa entendre que le patrimoine de l'Enpc sera repris par Endimed, un dossier toujours en préparation. Ainsi, à la faveur de cette métamorphose, l'Algérie aura deux producteurs de médicaments, une force qui, sans l'ombre d'un doute, est appelée à accélérer la locomotive de production. A l'heure actuelle, Saidal est seul sur le terrain, s'agissant évidemment de la production nationale. Une fois Endimed sur le marché de la production, cela devrait éventuellement influer positivement sur les coûts. Quoi qu'il en soit, les prix du médicament devant connaître une réduction importante à compter de janvier 2006, en référence aux prévisions antérieurement annoncées. En un mot, la production nationale, assurée jusqu'ici par Saidal, sera renforcée bientôt par le produit d'Endimed, sous un cachet de partenariat Pour revenir sur l'affaire des prix, la baisse attendue, interviendra à la suite d'une exonération «exigée» en matière d'obligations douanières. Cette disposition, l'une des plus revendiquées par l'Union européenne et l'OMC, va influer logiquement et positivement sur les prix du médicament. En outre, les grosses cylindrées de la production pharmaceutique mondiale, prochainement sur le marché algérien, pourraient aussi pratiquer la politique du dumping. Chose qui pourrait également se répercuter sur le prix du médicament. Quant à l'existence d'un certain nombre de pharmaciens travaillant à contre-courant de la loi, le P-DG d' Endimed reconnaît qu'il y a réellement un non-respect la loi. Mais des sanctions ont été prononcées à l'encontre des pharmaciens qui travaillent dans la non-conformité. Il assure que les mesures de contrôle seront renforcées pour venir à bout des illégalités. Actuellement, faut-il le signaler, trois brigades tiennent la barre du contrôle. Il s'agit des inspecteurs, des auditeurs et d'une commission conjointe relevant des deux ministères, à savoir celui de la Santé et du Commerce. Au niveau d'Endimed, environ 20 sanctions ont été recensées courant 2005, reconnaît Saïd Si Ammour. Il admet par ailleurs qu'il existe aussi, des pharmaciens qui ne respectent pas la loi concernant la vente des psychotropes. Toutefois, les choses, paraît-il, sont prises en main par le ministère de la Santé qui, d'après Si Ammour, travaille d'arrache-pied pour mettre fin à cette pratique.