Conduite par Ahmed Khenchoul, directeur général, une délégation de la CNAS a effectué à travers la wilaya de Constantine une visite d'inspection de 48 heures à l'issue de laquelle l'ensemble des chefs de centre et les médecins conseil sous tutelle ont été conviés au siège de la CNAS de Constantine à une séance de travail, qui a permis au premier responsable de la sécurité sociale et à son équipe de prendre le pouls de la situation qui prévaut actuellement sur le terrain. En marge de cette rencontre, nous avons eu un entretien avec le docteur Nedjahi, directrice du contrôle médical au niveau de la direction générale de la CNAS. Quel est l'objet exact de cette visite ? Avant tout, je tiens à préciser que l'agence de la wilaya de Constantine est la 22e que nous visitons. Notre approche s'inscrit, entre autres, dans le cadre d'une évaluation du programme d'activités arrêté par la direction générale et sur instruction du ministre du Travail. Dans cette optique, nous avons examiné les dépenses et les moyens de les maîtriser tout en veillant au bien-être de nos assurés sociaux. Nous avons également examiné les prestations faites dans la dynamique de l'amélioration des qualités de service offertes en direction de ces mêmes assurés sociaux. Pourtant, les associations de malades remettent en cause le contrôle systématique des ordonnances, une procédure qu'elles jugent drastiques. Il faut savoir que les seules dépenses en médicaments pour le compte de l'année 2005 s'élèvent à 47,5 milliards de dinars. A partir de ce constat alarmant, il faut l'admettre, la CNAS a adopté le contrôle systématique des ordonnances, une mesure qui vise à libérer la juste prestation, c'est-à-dire tout ce qui est justifié par l'état des patients, et nous sommes là pour veiller à la santé de nos assurés sociaux, mais notre devoir est aussi de veiller au gaspillage et à la fraude qui se manifestent sous plusieurs formes. Cette politique de la maîtrise des coûts repose sur la base non pas d'un rationnement comme certains le pensent, mais plutôt d'une rationalisation des dépenses. Ce qui est différent. Concrètement, quels seront les tenants et les aboutissants de cette politique de maîtrise des coûts ? En premier lieu, il faut savoir que la carte du tiers payant va être prochainement remplacé par un livret du tiers payant, ce qui éliminera le phénomène de l'endossement qui a permis à des personnes non assurés sociaux d'utiliser indûment les cartes du tiers payant et aussi de bénéficier frauduleusement du remboursement de frais médicaux. Ce livret sera strictement individuel, et en plus on y mentionnera les traitements administrés, contrairement à la carte où les traitements ne figurent pas. Par ailleurs, ce livret permettra au bénéficiaire de s'adresser à n'importe quelle officine de sa circonscription. L'avancée est là, du seul fait que cette nouvelle démarche évitera de cantonner le bénéficiaire du tiers payant à une seule officine, comme cela a toujours été le cas. Par ailleurs, vous devez savoir que ce même livret sera remplacé à son tour dès l'année 2007 par une carte à puce dont les avantages ne sont plus à démontrer tant elle a eu du succès de part le monde. A quel niveau se situe aujourd'hui la réflexion faite sur le médicament, et ce, dans l'optique d'introduire un tarif de référence ? Le travail qui est fait actuellement dans ce sens est de s'assurer qu'il y a disponibilité des molécules génériques, car notre grand souci est d'être rassuré que nos malades seront traités à hauteur de la demande. Dès que nous en aurons l'assurance, à partir des quantités de médicaments importés et des génériques, le Comité de remboursement du médicament (CRM) arrêtera la liste des médicaments remboursables. Quant au tarif de référence, il est calculé en fonction du coût le plus bas et du coût le plus élevé pour aboutir à un coût moyen, raisonnable. La CNAS a adopté le mode de payement en différé. Où en est-on à l'heure actuelle ? Cette opération semble en bonne voie comme on a pu le constater au fil de nos visites aux différentes agences du pays. Dans ce cadre, notre objectif est de limiter le délai de virement à cinq jours maximum, car cela est important pour nos assurés sociaux qui ont vite compris l'intérêt de cette procédure qui évite les endossements par une tierce personne et tous les aléas qui en découlent pour eux. De plus, cette façon de procéder va éliminer les files d'attente, ce qui va considérablement désengorger les guichets des caisses.