Le virus du VIH sida se propage de plus en plus et l'Algérie enregistre une relative accélération des contaminations. Ainsi, pas moins de 600 nouveaux cas ont été officiellement notifiés en Algérie durant les 9 premiers mois de l'année 2010, portant le nombre cumulé, et toujours officiel, depuis l'apparition de l'épidémie dans le pays, à 4745 séropositifs et 1118 sidéens. Des chiffres qui restent bien entendu très loin de la réalité car ce nombre englobe les cas déclarés, a précisé le docteur Skander Abdelkader Soufi, président de l'Association de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et de promotion de la santé (ANIS) lors d'une conférence-débat, au siège d'El Moudjahid, organisée à l'occasion du lancement d'une campagne nationale de protection des femmes et des enfants du sida en Algérie. «Les femmes et, par conséquent les enfants, semblent les oubliés de cette dynamique. Ainsi, des estimations fiables parlent de 6000 à 12 000 femmes vivant avec le VIH sida en Algérie. Cette situation est encore plus alarmante lorsqu'on sait que seulement 8% de ces femmes contaminées ont accès aux services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, d'où le risque accru et le nombre croissant de nouveau-nés porteurs du virus», précise l'association. De ce fait, les femmes et les enfants se retrouvent aujourd'hui en première ligne de l'épidémie, contrairement aux croyances cataloguant l'infection au VIH à certains groupes marginalisés. ANIS lancera, le 1er décembre 2010 à Ghardaïa, la campagne nationale «Himaya» de protection des femmes et des enfants du VIH sida en Algérie, en partenariat avec différents acteurs nationaux de la lutte contre le sida ou de défense des droits des femmes et des enfants qui durer une année. Elle s'inscrit dans deux axes parmi les 10 principes de l'accès universel à la prévention et à la prise en charge en matière de VIH sida auxquels l'Algérie s'est engagée. «Cette action entre enfin dans le cadre des axes du plan stratégique national relatif à la prévention contre le sida auprès des femmes en Algérie, d'une part, et à la mise ne place de services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, d'autre part», signale l'association.