Les deux pays qui organiseront les Coupes du monde 2018 et 2022 seront connus le 2 décembre 2010 à l'issue du vote du comité exécutif de la FIFA, réuni à Zurich (Suisse). Le choix sera l'œuvre exclusive de l'organe de contrôle des décisions de l'instance internationale, c'est-à-dire le comité exécutif. C'est bien indiqué dans les statuts de la FIFA. 24 membres siègent dans cet organe, dont bien sûr le président de la FIFA, Joseph S. Blatter. Après le scandale autour de l'achat des votes pour la désignation des deux heureux pays qui accueilleront les Coupes du monde 2018 et 2022, dévoilé par le Sunday Times, ils ne seront que 22 membres qui jouiront du privilège de voter. Un des 7 vice-présidents, le Tahitien Reynald Temarii, et un des 14 membres du comité exécutif, le Nigérian Amos Adamu, ont été suspendus par la commission de discipline de la FIFA, après rapport de la commission de l'éthique de la FIFA. Ils ont été reconnus coupables des graves fautes dénoncées par le journal britannique. Cet épisode, survenu la veille du choix des pays organisateurs des deux prochaines éditions du Mondial, est loin d'être anodin, comme veulent le faire croire beaucoup de parties prenantes dans ce dossier. Les deux mauvais dirigeants de la FIFA méritent la sanction qui leur a été infligée pour la «faute grave» qu'ils ont commise. D'aucuns s'interrogent, à juste titre, sur le silence radio qu'observe la FIFA sur les arrangements conclus entre différents candidats à l'organisation des World Cup 2018 et 2022. Là-dessus pourtant, les statuts de la FIFA ne souffrent aucune ambiguïté. Nul n'a le droit de faire des arrangements dans ce volet précis. Personne n'a respecté ce principe, sans que la FIFA lève la voix et rappelle à l'ordre ceux qui ont enfreint ce point du règlement. Interpellée sur le sujet, la commission de l'éthique a botté en touche. Et pourtant, il est avéré que des pays candidats aux deux prochaines éditions ont conclu un gentleman's agreement, décidé de l'identité du continent qui organisera les Coupes du monde 2018 (Europe) et 2022. A priori, les jeux sont déjà faits avec la bénédiction de la FIFA. Cette dernière a accueilli avec satisfaction le retour de la Coupe du monde sur le vieux Continent… après seulement deux éditions organisées hors de ce continent. En 2006, l'Allemagne avait organisé ce grand rendez-vous footballistique avant de passer la main à l'Afrique du Sud (2010) et au Brésil (2014). L'Amérique centrale, l'Amérique du Nord, l'Asie et l'Océanie étaient tout indiqués pour organiser la Coupe du monde avant l'Europe. Malheureusement, la FIFA a décidé de passer outre le strict respect de la rotation. Donc, sans surprise, l'Angleterre se verra confier l'organisation de la Coupe du monde 2018, c'est-à-dire 52 ans après celle organisée et remportée par ce pays (1966). Les couples Espagne-Portugal et Belgique - Pays-Bas devront encore patienter avant de décrocher le gros lot. La Russie, qui est en course, a peu de chances de «surprendre» l'Angleterre qui surfe sur la vague des succès (Jeux olympiques 2012) et qui dispose d'un atout majeur dans ce type de concours. Sébastien Coé, l'ancien athlète, membre de la commission de l'éthique de la FIFA et qui jouit d'une grande estime de la part du président de la FIFA, a admirablement supplanté la dérobade de l'ancien président de la FA (Football association), pour propulser l'Angleterre en pole position de la course à l'organisation de la Coupe du monde 2018.