Les contraintes financières poussent les agriculteurs à abandonner cette culture, devenue trop coûteuse. La BADR envisage d'octroyer des crédits à partir de cette saison. La filière de la pomme de terre est en déclin en termes de superficie et de rendement. Avec ses riches plaines, Annaba n'en a exploité que 74 ha en 2009 contre plus de 1 100 en 1985. Cette superficie la place derrière la wilaya d'Illizi, selon des responsables des services agricoles, qui déplorent l'abandon manifeste de cette culture, pourtant pratiquée sur de vastes étendues à l'époque de l'autogestion. Les contraintes de financement seraient à l'origine de la régression, d'après les explications fournies lors d'une récente journée technique consacrée à la relance de cette spéculation agricole. Le coût moyen d'un hectare de pomme de terre, dépassant parfois les 400 000 DA, décourage quelque peu les agriculteurs, qui préfèrent opter pour d'autres cultures à moindres frais et plus rentables, d'autant plus que la plantation de la pomme de terre pourrait être exposée aux risques de maladies, tel le mildiou. Néanmoins, le problème de financement vient de connaître un début de prise en charge avec l'élargissement du crédit RFIG à la filière de la pomme de terre, à partir de la saison agricole 2010-2011. La banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) est également favorable au financement d'une superficie de 200 ha dans la perspective de contribuer à la relance de ce produit de première nécessité. L'acquisition de chambres froides, d'une capacité de plus de 10 000 m3, devrait également concourir à la reprise de cette culture, comme la disponibilité en quantités suffisantes de la pomme de terre de semence, aussi bien locale qu'importée, dont le conseil interprofessionnel de la pomme de terre prévoit l'importation prochaine de 140 000 t. Les offres d'assurance des risques émanant de la caisse régionale de mutualité agricole (CRMA), et l'assistance de la direction des services agricoles (DSA) en matière de savoir-faire, représentent, par ailleurs, d'autres sources de motivation susceptibles d'aider au retour des producteurs potentiels de ce tubercule. Actuellement, les stocks proviennent de certaines wilayas de l'Est, en particulier Guelma, Mila et El Tarf. La reprise de la production à l'échelle de la wilaya pourrait stabiliser les prix de ce produit très demandé tout au long de l'année, avec des pics pendant la saison estivale. Il convient de signaler que les filières oléicole et agrumicole enregistrent, elles aussi, une nette régression. Ce qui a incité la DSA à programmer, en collaboration avec la chambre d'agriculture, des journées techniques en vue d'examiner les voies et moyens à mettre en œuvre pour la relance de ces deux filières.