Le féculent était cédé entre 35 et 45DA avant d'atteindre les 50DA en ce mois de Ramadhan. «De pays importateur de produits agricoles, l'Algérie est devenue enfin, un pays exportateur», phrase lâchée avec fierté par des exploitants agricoles. Cet exploit a été mis en exergue par des agriculteurs du centre et de l'est du pays spécialisés dans la récolte de la pomme de terre de l'arrière-saison. Il faut rappeler que de gros producteurs se sont spécialisés, ces derniers temps dans la culture de la pomme de terre au niveau de la commune de Tifech, Henancha. Culture stratégique et rentière, la pomme de terre attire beaucoup de spéculateurs, en corollaire. Au marché de Souk Ahras, le prix de ce féculent est fixé entre 35 et 45DA le kilogramme. C'est cher, bien sûr. Cette année, dans le périmètre irrigué, Tifech, Henancha, M'Daourouch, la pomme de terre de saison a été cultivée à 90% pour la semence de celle d'arrière-saison, sur une superficie de 110ha parmi les 600ha cultivés. L'année dernière, la superficie était de 250ha, dont une bonne partie pour la consommation. Cependant, cette année, une partie de la semence a été ramenée de Annaba et de Constantine. Entamée début août, la culture de la pomme de terre d'arrière-saison, destinée à la consommation, est toujours en cours. On table d'ici à fin septembre sur une superficie globale travaillée dans un périmètre irrigué de 500ha. Il faut rappeler que la wilaya de Souk Ahras, à vocation agricole, par excellence, est classée juste après la wilaya de Guelma qui occupe, depuis quelques années, la tête du peloton des wilayas productrices de ce féculent. Le périmètre Tifech, Henancha, alimenté par le barrage de Aïn Dalya, s'y prête opportunément. D'ailleurs, une dizaine d'agriculteurs venus d'autres wilayas, ont loué des terres et investi leur argent dans la pomme de terre. En vérité, à Souk Ahras, la superficie cultivée en pomme de terre d'arrière-saison augmente d'année en année. De fait, de 45ha en 2000, elle passera graduellement à 250ha en 2005. Il faut savoir, de surcroît, que la wilaya de Souk Ahras recèle des ressources hydriques considérables. Il y a de gros producteurs qui se sont spécialisés dans la filière de la pomme de terre. L'un d'entre eux a même exporté à l'étranger durant la dernière saison agricole. Plusieurs raisons favorisent la culture de la pomme de terre d'arrière-saison. D'abord, c'est une culture stratégique et rentière, il y a de bonnes terres et moins de gelée sans omettre la spécificité du périmètre irrigué avec la disponibilité de l'eau jusqu'au mois de décembre. Cependant, il est utile de rappeler que cet exploit sans précédent n'est que le fruit de la concrétisation du programme du Fndra dans la wilaya avec la réalisation d'une centaine de chambres froides et une manne d'argent faramineuse injectée durant l'exercice écoulé pour la relance économique.