Au total, ce sont 376 personnes qui ont trouvé la mort par asphyxie dans les différentes régions du pays en moins de deux ans l Un contrôle rigoureux des équipements de chauffage et des gazinières importés est préconisé. Quatre mille personnes sont décédées en 2010, après avoir été intoxiquées aux gaz brûlés s'échappant des appareils de chauffage. C'est le bilan avancé par des sources proches du ministère de la Santé représentant le nombre des victimes à travers le territoire national.Dans la wilaya d'Alger, si 77 personnes ont été sauvées par la Protection civile d'une mort certaine, suite à l'inhalation par le monoxyde de carbone, 6 victimes n'ont pas eu cette chance et sont décédées, asphyxiées par cette substance toxique qui a été à l'origine de 30 interventions au cours des dix premiers mois de l'année en cours. Le bilan risque de s'alourdir avec les nuits froides de l'hiver qui s'installe et le manque de vigilance dans l'utilisation des appareils de chauffage.Les services de la Protection civile sont plutôt alarmants quant à l'ampleur qu'a pris ce phénomène ces dernières années, puisque les chiffres indiquant le nombre des victimes n'arrêtent pas d'augmenter. En 2009, c'était 22 interventions qui ont été enregistrées. Six personnes étaient décédées et 60 sauvées, «Nous devrons également compter sur la vigilance des gens pour que le bilan n'augmente pas pour les mois restants de l'année», nous dira le lieutenant Bakhti. Au total, ce sont 376 personnes qui ont trouvé la mort par asphyxie aux gaz brûlés dans les différentes régions du pays en moins de deux ans. 123 décès par la même cause ont été enregistrés depuis le début de l'année jusqu'au mois de septembre dernier (80 hommes, 20 femmes et 23 enfants). La Protection civile a effectué, durant cette période, 350 interventions et est parvenue à sauver 627 personnes. En 2009, le bilan était encore plus alarmant : 253 morts et 1094 personnes ont été sauvées sur un ensemble de 606 interventions. Nombreux cas d'asphyxie Il faut savoir que les fuites de gaz tuent aussi. En 2010, 14 personnes ont été secourues et sauvées dans wilaya d'Alger, après avoir respiré toute la nuit du gaz s'échappant de la tuyauterie. L'an dernier, ce sont 40 personnes qui ont été sauvées et l'on déplore la perte d'une personne intoxiquée après inhalation des molécules de gaz. L'absence d'aération et la mauvaise installation des appareils fonctionnant au gaz sont pointées comme premier facteur conduisant à l'asphyxie. Le monoxyde de carbone est incolore, inodore et très toxique, ce qui rend sa détection difficile. Son émanation provient d'une combustion incomplète et est accentuée par une mauvaise aération. C'est sur ce point précis que les services de la Protection civile tentent d'attirer l'attention. La plupart des cas d'asphyxie sont causés par l'absence d'aération des habitations. Tout appareil fonctionnant au gaz laisse donc s'échapper ces gaz toxiques, et une simple aération peut être salutaire pour toute la famille. Les agents d'intervention de la Protection civile sont dotés d'appareils leur permettant de détecter le monoxyde de carbone et de savoir si la personne atteinte est exposée au monoxyde de carbone ou au gaz provenant d'une fuite. A souligner que la première chose constatée après la vérification de l'état de la victime, c'est l'état de l'installation des appareils. «Dans la majorité des cas, c'est l'absence d'aération qui est relevée comme cause d'asphyxie», précise le lieutenant Bakhti, responsable de la communication à la direction de la Protection civile de la wilaya d'Alger. Devant cette situation alarmante, il est impératif que l'unique fournisseur de gaz (Sonelgaz) trouve les mécanismes pour vérifier les installations régulièrement afin de s'assurer que les habitations sont suffisamment aérées. Un contrôle sérieux des équipements de chauffage et des cuisinières importés est également préconisé pour réduire les dégâts causés par les gaz brûlés. La DCP devrait se montrer rigoureuse pour sévir contre les vendeurs d'appareils non conformes.