Les directeurs des écoles primaires de la wilaya de Mascara ont exprimé leur mécontentement face aux pénibles conditions de travail qu'ils disent vivre quotidiennement. La situation est due, selon eux, à un cumul des problèmes durant la saison scolaire courante qui leur font assumer des charges supplémentaires mais aussi à l'accueil non favorable réservé à leurs préoccupations ainsi que le déficit des communes, constaté dans la gestion des établissements primaires. En effet, les responsabilités des directeurs des écoles primaires ont été doublées durant cette saison scolaire puisqu'ils ont assumé de nouvelles missions telles que la supervision de l'opération de distribution et de vente des livres scolaires ainsi que l'opération de collecte d'argent. En plus, ces derniers se trouvent, cette année, dans une situation alarmante puisqu'ils sont dans l'obligation de rembourser la valeur des livres loués aux écoliers, l'année écoulée, et qui ont été abîmés. A signaler que le ministère de l'Education, dans une correspondance adressée aux directeurs des écoles primaires et relative au fonds des livres scolaires des deux saisons écoulées, exige le remboursement de la valeur des livres non récupérés ou endommagés, tout en menaçant les directeurs de poursuites judicaires dans le cas du non-respect du contenu de ladite correspondance. Dans ce contexte, nous apprenons, de sources bien informées, que certains directeurs, devant cette situation et pour éviter tout risque de suspension, ont procédé au payement des livres avec leur propre argent. D'un autre côté, après que près de 16 000 écoliers ont regagné les établissements pour un taux moyen d'occupation de 45 élèves par classe dans les régions urbaines, les directeurs se sont retrouvés devant un autre probleme. Le bureau de wilaya de l'union national du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) de Mascara, signale même que dans certaines classes, 3 à 4 élèves partagent une même table. Dans ce contexte, les directeurs s'interrogent sur l'intérêt que peuvent accorder des écoliers à leurs études. L'UNPEF, qui a dénoncé cette situation, a suggéré de réaliser d'autres écoles pour l'enseignement primaire dans les zones urbaines et d'exploiter le budget de 531 milliards de centimes pour le renforcement du secteur de l'éducation. Elle exige, par ailleurs, que l'on dote les écoles primaires de fonctionnaires qualifiés afin d'aider les directeurs d'établissements.