A l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, les éditions Koukou viennent d'éditer, pour la première fois en Algérie, le livre Au nom du peuple ! (Première édition : Imedyazen, CCRA, Paris, 1986). L'ouvrage collectif, dont l'essentiel a été écrit dans les cellules de la prison de Berroughia, relate les étapes d'un procès bien singulier. Celui des fondateurs de la première Ligue algérienne des droits de l'homme, des enfants de chouhada autonomes, et des militants du printemps berbère devant la cour de sûreté de l'Etat en décembre 1985. Parmi les 23 accusés, condamnés à de lourdes peines de prison, certains deviendront des acteurs célèbres de la vie publique, notamment Me Ali Yahia Abdennour, Mme Fettouma Ouzegane, Me Mokrane Aït Larbi, M. Ferhat Mehenni, Dr Hachemi Naït Djoudi, M. Ali-Fewzi Rebaïne, Dr Saïd Sadi… «Face aux juges, les accusés revendiquent leur opinion, assument leurs actes, dénoncent les dérives totalitaires et dressent un impitoyable réquisitoire contre le régime. Les pratiques perverses d'un pouvoir clanique sont mises à nu. Une justice soumise aux services de la répression politique. Une police omnipotente. Des ministres qui crachent leur haine. Coups tordus, dossiers préfabriqués, tortures… C'était l'Algérie des années 1980. Une époque révolue ? Après deux décennies d'une démocratie en trompe-l'œil, le pays n'a pas exorcisé ses vieux démons. Face aux pratiques autoritaires légitimées par l'Etat d'urgence, ce livre rappelle que la lutte pour la reconquête de nos libertés reste d'une brûlante actualité». (Extrait de la 4e de couverture). Cette édition, augmentée de plusieurs documents inédits (voir présentation ci-dessous), répond au souhait de nombreux militants qui luttent au quotidien pour défendre les libertés. Mais aussi au souci de mettre à la disposition d'un large public un témoignage original, parfois surréaliste, sur la résistance à la dictature du parti unique, y compris dans les cachots du régime.