L'épisode de la démission du désormais ex-entraîneur de la JS Kabylie, Alain Geiger, livre ses premiers «secrets». Le coach suisse a choisi le moment pour mettre les voiles. Deux choses ont concouru à cette issue : d'abord la mauvaise passe qu'a traversée le club au cours des dernières semaines, sanctionnée par des résultats très en-deçà des attentes. Ensuite, la cour que lui a faite un agent tunisien mandaté par le club égyptien Al Masry, qui était à la recherche d'un entraîneur. Alain Geiger se savait menacé ; il a préféré mettre le cap sur l'Egypte avant d'être remercié. Les échos qui lui parvenaient de proches de la JSK, mais aussi d'autres clubs algériens, ont fini par le convaincre de quitter le navire sans grosses pertes financières. C'est justement sur cet aspect que l'agent tunisien a mis l'accent pour le convaincre de choisir le championnat égyptien. Le Tunisien, originaire de Sfax, s'est déplacé en milieu de semaine à Alger pour rencontrer Alain Geiger. Les deux hommes se sont rencontrés dans un hôtel et ont abordé toutes les questions liées au recrutement du Suisse. Mandaté par le président d'Al Masry, Abou Kamel, un industriel qui jouit de la double nationalité égypto-suisse, l'agent tunisien aurait fait miroiter à Alain Geiger un salaire de 35 000 euros, plus une prime conséquente de signature qui avoisinerait les 100 000 euros. L'ex-coach de la JSK a rapidement donné son accord. Abou Kamel a rapidement avalisé sa venue. Il faut dire qu'il avait deux fers au feu. Il négociait en même temps avec Alain Geiger et Hervé Renard. Ce dernier, lui aussi, était sur deux pistes égyptiennes. En semaine, il avait rencontré à Paris Al Khatib «Bibo», membre du conseil d'administration du Ahly du Caire. Le Français Hervé Renard a beaucoup tergiversé dans ses contacts avec Al Masry, souhaitant atterrir au Ahly de préférence. Alain Geiger, de son côté, n'avait pas fermé la porte devant les clubs algériens qui avaient manifesté le désir de l'enrôler. C'est le cas d'un club algérois qui a pris langue avec lui. Alain Geiger a rencontré un émissaire de ce club dans un grand hôtel algérois, alors qu'il était toujours en poste et à l'insu, croyait-il, des dirigeants de la JS Kabylie. Il l'a vérifié lorsqu'il est allé voir le président Moh Cherif Hannachi pour lui annoncer sa décision de quitter la JSK. Le président de la JSK accepta sa doléance. Lorsque le Suisse souleva la question de son dû, son employeur lui demanda, en contrepartie, de signer un document par lequel il s'engage à ne pas prendre les destinées d'un autre club algérien au cours des prochains mois. Alain Geiger signa le document. Mercredi, il a pris l'avion à destination du Maroc, où l'attendaient l'agent tunisien et le président d'Al Masry.Les trois hommes se retrouvèrent à Marrakech, et c'est là qu'Alain Geiger apposa sa signature sur le contrat que lui présenta Abou Kamel. Entre-temps, la JSK tournait la page Geiger