Le grand club kabyle n'a certes, rien remporté comme titre au terme de la saison écoulée, mais il a réussi à se refaire une santé avec une équipe presque complètement remaniée. En déposant avant-hier sa démission, l'entraîneur suisse est venu s'ajouter à la longue liste des techniciens étrangers qui ont drivé avant lui la JS Kabylie, et qui ont fini par rendre le tablier pour les mêmes raisons évoquées par ses soins au président Moh Chérif Hannachi. La nouvelle de la démission du Suisse Alain Geiger, n'a en réalité surpris personne dans l'entourage du club kabyle, encore moins parmi les nombreux fans des Canaris du Djurdjura. Et pour cause, depuis la fin de l'aventure en Champion's League africaine au stade des demi-finales, l'ambiance s'est subitement dégradée au sein de la formation kabyle, notamment entre Alain Geiger et son adjoint Bouhellal. Les deux techniciens n'étaient plus d'accord entre eux, concernant le choix de certains joueurs alignés par le coach suisse au cours du championnat. Une situation que plus personne dans le club ne pouvait nier, malgré les multiples déclarations faites par le président Hannachi, et qui avaient pour but de calmer le jeu, en attendant de voir venir. Mais comme le dit si bien un vieux dicton: «Il n'y a jamais de fumée sans feu», la fumée qui a commencé à s'échapper du moteur quelque peu grippé des Canaris, notamment après le lourd revers subi face à la JSM Béjaïa, n'a fait que prendre de l'ampleur dans le ciel de la JSK. Pourtant, Mahieddine Khalef avait bien insisté autour de lui, surtout auprès des dirigeants de la JS Kabylie, que l'entraîneur suisse Alain Geiger avait apporté un sérieux plus à l'équipe phare des Genêts. Un avis aussi avisé émanant d'un homme de la trempe de Mahieddine Khalef, devait logiquement rassurer tout le monde. De plus, les quelque onze mois que vient de passer l'entraîneur Alain Geiger à la tête de la barre technique, plaidait en sa faveur. Certes, la JS Kabylie n'a rien remporté comme titre au terme de la saison passée, mais elle a réussi à se refaire une nouvelle santé avec une équipe presque complètement remaniée, et auteure d'un parcours plus que tonitruant en Ligue africaine des champions. Des éléments comme le jeune Belkalem, reflètent parfaitement cet esprit conquérant qui a toujours caractérisé ce prestigieux club et ténor du football algérien, tant au niveau national que continental. Mais apparemment, le Suisse Alain Geiger s'est retrouvé à son tour, pris dans l'engrenage habituel propre à la JS Kabylie, notamment quand les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. Il est vrai qu'au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, côté supporters, l'atmosphère devient intenable quand les Canaris perdent de leur superbe. Personne n'est ménagé, pas même le président Hannachi. Alors, forcément, un entraîneur étranger comme le Suisse Geiger ne pouvait indéfiniment supporter les conditions de travail dans lesquelles il devait assurer sa mission. Jean-Yves Chay, ou bien encore le dernier coach étranger en date, en l'occurrence le Français Christian Lang que le Suisse Alain Geiger avait remplacé en février 2009, ont vécu la même situation. Cette pression devenue habituelle du côté des Canaris, s'est même transformée au fil des saisons, en quelque chose de très banal aux yeux des milliers de fans. En réalité, le départ du Suisse Geiger était devenu évident. Au fond de lui-même, Moh Chérif Hannachi savait pertinemment que le désormais ex-coach de son équipe souhaitait «rebondir» ailleurs. En d'autres termes, c'est de nouveau le retour à la case départ, côté barre technique, et en attendant l'arrivée d'un prochain driver, Bouhellal et Rachid Adghigh prendront le plus normalement du monde le relais jusqu'à la fin de la phase aller. Mais dès l'entrée en lice prochaine de la JS Kabylie en compétition africaine des clubs champions, le club phare du Djurdjura présentera certainement un autre visage, via le mercato déjà en cours. A moins qu'entre-temps, la piste Fouad Bouali ne vienne tout «chambouler» en définitive.