Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, via la direction de la prévention, vient de rendre publique à travers son site internet la fiche concernant la vaccination contre la grippe saisonnière, comme cela a été annoncé par Amar Tou lors d'une conférence de presse portant sur la grippe aviaire. Il avait déclaré, lors de cette conférence de presse, qu'une campagne de vaccination contre la grippe hivernale sera lancée à partir du 15 novembre et concernera toutes les personnes âgées de 65 ans et plus et les malades chroniques. « Seulement 10% de ce type de population sont concernés », a-t-il déclaré. Contrairement aux déclarations de Amar Tou, la fiche annonce que la vaccination n'est pas obligatoire et ne concernera uniquement que les personnes âgées de 75 ans. Pis, le département de Tou ne compte pas faire une campagne nationale d'information ou de sensibilisation pour cette vaccination gratuite. Il est clair qu'on ne peut pas s'empêcher de s'interroger sur ces nouvelles décisions. La question qui se pose en premier lieu est de savoir combien représentent les personnes âgées de 75 ans en Algérie, sachant que l'espérance de vie des Algériens est de 73 ans pour les hommes et de 75 ans pour les femmes. Qui sera alors vacciné ? Les malades chroniques sont-ils toujours concernés par cette campagne ? Dans le cas contraire, où vont-ils s'adresser ? Des observateurs tentent d'expliquer ce revirement de situation et affirment que les quantités de vaccins acquises par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière « ne seraient pas suffisantes pour justement vacciner la frange de la société âgée de 65 ans et plus. C'est pour cette raison que la vaccination ne concernera que les 75 ans et plus ». La mention faite par la direction de la prévention portant sur la non-obligation de la vaccination vient confirmer la thèse selon laquelle les quantités sont insuffisantes. A noter que la commande faite par le ministère de la Santé était de 400 000 doses et seulement 250 000 ont été délivrées. « Ce qui pourrait expliquer, en fait, cette décision du ministère », nous dit-on. La vaccination débutera la semaine prochaine dans les différents secteurs sanitaires des différentes wilayas du pays. Par contre, il est important de signaler que les 400 000 doses importées par l'Institut Pasteur d'Algérie dans le cadre du programme annuel ont été entièrement épuisées. L'on apprend de source bien informée qu'une nouvelle commande de vaccins contre la grippe ordinaire vient d'être effectuée par l'Institut Pasteur Algérie auprès d'un fournisseur suisse.