Le ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière semble abandonner la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière. L'opération lancée l'année dernière au profit des personnes âgées n'est pas inscrite au programme de la prévention. C'est du moins ce que l'on peut en déduire puisqu'aucune action allant dans ce sens n'est organisée ou entreprise sur le terrain. Pas un mot à ce propos sur le site officiel du ministère, alors que la fiche de l'année dernière est toujours on line. Pourtant Amar Tou a fortement médiatisé, l'année dernière, cette campagne. En plus des quantités importés par l'institut pasteur d'Algérie, le ministère avait commandé des quantités supplémentaires. Chose qui n'a pas été faite cette année. De son côté, l'institut pasteur a promis les premières doses de ce produit avant le 15 octobre. Une quantité de 700 000 doses a été commandée, soit 200 000 de plus que les années précédentes. Une première tranche de 400 000 doit être normalement disponible en pharmacie dès aujourd'hui. Mais les pharmacies attendent encore le signal des grossistes. « Il n'y a encore rien, mais cela ne saurait tarder », nous confie une pharmacienne. La question qui se pose est de savoir si ces quantités permettront de couvrir l'ensemble des personnes à risque, les malades chroniques et les personnes âgées de plus de 65 ans avant l'apparition de l'épidémie, début novembre. Cette catégorie de la population ne bénéficie pas encore de la gratuité du vaccin. Le ministre du travail et de la sécurité sociale avait déclaré à la presse que des discussions sont engagées afin de porter le vaccin antigrippal sur la liste des médicaments remboursés. Mais à quand ? Par ailleurs, l'hiver dernier, 11 millions de Français, soit 500 000 de plus que l'année précédente, se sont fait vacciner. Selon les prévisions du réseau Sentinelles et de l'Inserm, l'épidémie de grippe pourrait toucher cette année de 1,3 à 3 millions de personnes en France.