Dans la salle du TRB où il a particulièrement fait frisquet samedi après-midi, le public du Café littéraire s'est réchauffé à la douce chaleur prodiguée par les vers de Hadjira Oubachir. La poétesse a déclamé dans sa langue maternelle et de celle de Baudelaire, un de ses auteurs de référence, des titres où la muse a principalement cherché dans la quête des femmes à l'émancipation. L'implication de la personne de l'auteur dans les thèmes développés à l'usage omniprésent d'un «je», à la fois féminin et pointu, l'empreint d'un militantisme où les armes sont aiguisées dans la beauté et la profondeur des mots. Un militantisme revendiquant l'affirmation sociale et économique des femmes algériennes dans la société rivée dans son expression traditionaliste. Hadjira Oubachir explique dans le débat que c'est autant par militantisme pour l'affirmation de la langue amazighe qu'elle a joué dans Machaho deBelkacem Hadjadj, un cinéma avant-gardiste d'expression amazighe. L'assistance lui aura ainsi fait remarquer l'évolution, au fil de son écriture, de la lexicale usitée chez l'auteur du kabyle quotidien à un amazigh plus académique. Toutefois, elle apporte une retouche : «J'écris comme ça vient», dit-elle. Enfin, la poétesse a annoncé la publication toute proche de son dernier recueil, Tirga n'tmess (Les rêves de feu).