Le projet de loi modifiant et complétant la loi 01-14 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière a été présenté hier à l'APN, devant une assistance peu nombreuse. Lors de son intervention, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, a relevé la gravité de la situation sur le plan des accidents de la route en Algérie, et qui ont sensiblement augmenté ces dernières années. Le ministre a qualifié cette situation de véritable catastrophe qui a engendré des morts et des handicapés à vie. L'orateur a donné des chiffres des plus alarmants concernant le nouveau terrorisme des routes, en déclarant qu'en 2003, il y a eu 43 227 accidents qui ont causé la mort de 4343 personnes. Durant les huit premiers mois de l'année en cours, il a été enregistré une augmentation des accidents par rapport à la même époque durant l'année 2003, de 9% et une augmentation de 6% du nombre de morts. Le ministre a soutenu que le facteur humain est à 75% la principale cause de ces morts. Pour ce qui est du coût des accidents, il a relevé qu'en 2001 l'Etat a déboursé 35 milliards de dinars, et en 2003, 69 milliards de dinars. Abordant l'aspect portant sur le paiement des amendes, le conférencier a estimé que le recouvrement des pénalités ne se fait qu'à 5,16%. Le port de la ceinture de sécurité à l'échelle nationale est de 24% et le taux le plus bas a été enregistré à Constantine avec 5,58%. Durant les débats, un député du FLN a déclaré qu'aujourd'hui les pouvoirs publics doivent sévir par l'application d'une manière rigoureuse de la loi. « Nous ne sommes plus au stade de tirer la sonnette d'alarme, mais il faut agir. Certes le risque zéro n'existe pas, toutefois, il y aura impérativement une diminution des accidents de la route si la loi est respectée par l'ensemble des partenaires », dira-t-il. Un député du MSP a relevé que la répression doit figurer au second rang après l'éducation et le civisme. « Pour arrêter l'hécatombe sur les routes, il faut la conjugaison des efforts des ministères des Transports, de l'Education nationale et des Affaires religieuses. Dans ce contexte, nous demandons au ministre des Affaires religieuses d'autoriser les imams à faire des prêches afin de sensibiliser les citoyens sur la gravité de la situation et l'attitude à adopter pour réduire le nombre de morts sur les routes », a-t-il souligné Dans ses réponses, le ministre a insisté sur le fait que la loi en question sera appliquée et des campagnes de sensibilisation seront menées sur le terrain. L'orateur a indiqué, en outre, que son département luttera contre la corruption, allusion faite aux personnes qui ne payent pas les amendes.