Les habitants de la cité les Palmiers (commune de Bachedjarah, à l'est d'Alger) se révoltent. Des dizaines de jeunes de cette localité ont fermé, hier après-midi, les deux tunnels de Oued Ouchayeh menant vers le sud-est de la capitale. Ils contestent les multiples reports de leur relogement, pourtant prévu depuis plusieurs mois. «Les habitants de la cité les Palmiers ne sont concernés par aucun programme de relogement. Nous n'avons droit qu'à des promesses», conteste un jeune du quartier rencontré sur place. Leur mécontentement est provoqué par l'annonce, faite vendredi dernier par les responsables de la wilaya d'Alger, d'une importante opération de relogement qui concerne 1600 familles des bidonvilles de la capitale. «Beaucoup de quartiers sont concernés, sauf le nôtre. Pourtant, les Palmiers c'est l'une des plus anciennes cités d'Alger. Elle ne peut plus accueillir ses résidants», ajoute un autre jeune. Nos interlocuteurs parlent de conditions de vie intenables dans les vieux bâtiments du quartier. «Le logement le plus vaste ne dépasse pas les 24 m2. Nous dormons à tour de rôle et nous n'avons même pas d'intimité», peste un autre jeune. Selon lui, plus de 1006 familles vivent, depuis plus de 26 ans, dans la misère la plus totale. «Nos logements menacent ruine. Cela est confirmé même par des experts étrangers qui ont visité la cité et constaté que le terrain sur lequel elle est construite est instable. La situation s'est aggravée depuis la construction des deux tunnels», explique-t-il. Selon les habitants que nous avons interrogés, la tergiversation des autorités locales est à l'origine de cette révolte. «En mars dernier, le wali délégué de la daïra d'El Harrach nous a promis un relogement avant la fin du mois d'octobre 2010. Une fois l'échéance passée, il nous a fait une autre promesse. Il nous a dit : vous déménagerez avant la fin de l'année. Surprise ! Il y a quelques jours, nous avons appris que nous ne sommes concernés par aucun programme et que notre déménagement est compromis», affirment-t-ils. Venus s'enquérir de la situation, des responsables de l'APC de Bachedjarah démentent cette rumeur. «Il y a un programme de relogement destiné aux habitants de cette cité. Ils seront relogés au début du mois de janvier prochain», déclare un vice-P/APC qui a requis l'anonymat. Il affirme que des délégués de «la cité sont reçus par le wali délégué en ce moment (hier soir ndlr) pour leur confirmer l'information». Au moment où nous mettons sous presse, la situation était encore tendue à Oued Ouchayeh. Les contestataires retranchés au sommet des deux tunnels, dès le début de l'après-midi, narguaient les nombreux policiers dépêchés sur les lieux pour les disperser. La route est restée coupée à la circulation et de nombreux usagers de cet axe routier ont été pris au piège. Ils ont été obligés de rebrousser chemin, provoquant des embouteillages énormes sur l'axe autoroutier menant vers l'est d'Alger.