Le 8 novembre à l'aube, les forces marocaines ont organisé un raid meurtrier pour démanteler «Le camp de la liberté» de Gdeyem Izik, près de la capitale du Sahara occidental, El Ayoun. Des forces de la gendarmerie, de la police et auxiliaires s'étaient livrées ce jour- là à une violence inouïe, en utilisant des hélicoptères pour larguer des bombes lacrymogènes et des canons à eau contre les citoyens sahraouis qui avaient dressé quelque 6500 tentes en signe de protestation contre leurs conditions de vie et pour réclamer l'autodétermination du Sahara occidental. Deux mois après cette agression, le bilan est resté encore provisoire. Mais les autorités sahraouies évaluent le bilan de ce «crime» à des dizaines de morts, des milliers de blessés et de disparus parmi les civils sahraouis. Une véritable chasse à l'homme s'en suivra contre la population d'El Ayoun qui avait décidé de manifester spontanément contre le génocide de Gdeyem Izik. Les forces de sécurité marocaines ont participé avec des civils marocains à des attaques en représailles contre des civils et des maisons et ont empêché des Sahraouis blessés d'avoir accès à des soins médicaux. Un grand nombre de maisons sahraouies ont été saccagées et des véhicules ont été incendiés dans la ville d'El Ayoun. Tous les militants des droits de l'homme sahraouis ont été arrêtés. Depuis, la ville d'El Ayoun vit sous embargo militaire. Les autorités marocaines venaient, alors, d'opérer une répression jamais commise depuis la machine à tuer de Hassan II entre 1976 et le cessez-le-feu de 1991. Depuis l'Intifadha pacifique de mai 2005, les responsables sahraouis n'ont cessé de demander aux Nations unies d'élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum de l'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) aux questions des droits de l'homme dans les territoires occupés. Un appel qui est resté, jusque-là, vain. Incapable de faire respecter ses résolutions sur le conflit qui dure depuis 35 ans, l'ONU s'avère impuissante face au soutien actif qu'apporte l'Occident à l'occupant marocain.