L'Afrique du Sud vient d'être invitée à rejoindre le groupe des grands pays émergents BRIC composé du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine. La Chine, qui assure la présidence tournante du groupe BRIC, et conformément à un accord des Etats membres, invite l'Afrique du Sud à devenir membre à part entière de ce groupe qui s'appellera à l'avenir les BRIC», a déclaré à la presse la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Mme Maite Nkoana-Mashabane. La ministre a indiqué avoir reçu jeudi soir un appel en ce sens de son homologue chinois Yang Jiechi. Le chef de l'Etat chinois «Hu Jintao a également adressé une lettre au président sud-africain Jacob Zuma l'invitant à assister au troisième sommet des dirigeants des BRIC au premier trimestre 2011 en Chine», a-t-elle précisé. Lors du dernier sommet des pays membres du BRIC en avril dernier à Brasilia, les dirigeants des quatre plus grandes économies émergentes avaient réclamé un nouvel ordre mondial plus juste et plus démocratique. Dans une déclaration commune, les quatre pays du bloc avaient aussi «pressé les Etats de résister à toute forme de protectionnisme», en soulignant la nécessité de conclure le cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial. Groupe informel qui tient des sommets réguliers, le BRIC devraient représenter 61% de la croissance mondiale en 2014, selon le Fonds monétaire international (FMI). L'Afrique du Sud est quant à elle la première puissance économique du continent africain et représente le quart de son PIB. Depuis 1994, l'Afrique du Sud a eu un taux de croissance de 5% par an. Le PIB moyen par habitant est de 10 000 dollars par habitant. Une économie boostée par les mines L'Afrique du Sud bénéficie d'une manne minière qui est une véritable bénédiction pour son économie et contribue pour près de 10% au revenu national. Son sous-sol recèle une importante partie des réserves planétaires de titane (30%, 1er rang mondial), d'or (40%, 1er rang mondial), de chrome (54%, 1er rang mondial), de platine (70%, 1er rang mondial), de vanadium (45%, 1er rang mondial), de diamant (24%, 2e rang mondial), ou encore de manganèse (82%, 1er rang mondial), ainsi qu'une multitude d'autres produits plus ou moins rares et précieux (uranium, fer, plomb, zinc, charbon, argent, étain, zirconium, vermiculite, etc.) qui lui confèrent une importance stratégique et constituent un atout de taille sur le plan économique. Les BRIC au même titre que les autres économies émergentes joueront un rôle de locomotive pour l'économie globale au cours de la prochaine décennie, selon les observateurs. D'après le FMI, la contribution générale des BRIC à la croissance mondiale pourra s'élever à près de 90% (dont 35,7% pour la Chine, et 11,5 % pour l'Inde). En revanche, la croissance actuelle de ces économies fait face à un haut risque d'inflation. Les dernières statistiques ont révélé une montée importante des prix chez chacun des BRIC. Les autres pays, notamment la Corée du Sud, la Thaïlande et l'Afrique du Sud, souffrent également d'une haute pression de l'inflation. Selon les experts, l'inflation est étroitement liée au fort redressement de l'économie, notamment de la demande intérieure. Cependant, les pratiques de certains pays développés, telles que la souplesse monétaire quantitative des Etats-Unis, produisent une haute fluidité et sont en train de jouer en défaveur des efforts des économies émergentes, affirme-t-on.