Les forces de sécurité ont mis fin hier matin à une importante opération antiterroriste engagée depuis vendredi dernier au quartier Leqhaoui, au centre-ville de Dellys (65 km à l'est de Boumerdès). Elles se sont retirées au lever du jour, visiblement sans avoir donné l'assaut attendu contre une habitation où, prétendument, s'était retiré un groupe terroriste. Car on n'a entendu aucun coup de feu, ni vu un quelconque signe d'offensive depuis samedi vers midi. En outre, aucun bilan n'a été communiqué par les autorités compétentes et la population ne peut que s'interroger sur ce qui venait de se passer. En effet, d'importants moyens matériels et humains avaient été mobilisés pour cette opération, y compris des véhicules blindés et des troupes de l'ANP. Dans la nuit de vendredi à samedi derniers, un accrochage entre les forces combinées et un groupe terroriste a fait un mort et quatre blessés parmi les militaires et les policiers engagés dans cette action. Les forces de sécurité étaient alors intervenues pour déloger ledit groupe terroriste qui s'était réfugié dans une vieille habitation abandonnée, selon des témoignages recueillis auprès des habitants du quartier. Ces derniers nous ont déclaré, dimanche dernier, qu'on soupçonnait l'existence d'une casemate au niveau de la propriété encerclée. Par mesure de sécurité, les habitants de cette partie de la ville de Dellys ont été appelés, entre samedi et hier matin, à ne pas trop s'exposer dans les rues de leur quartier. Lorsque l'armée et les autres corps de sécurité se sont retirés hier matin, place était faite aux habituelles supputations. Mais il demeure qu'en l'absence de communication de la part des parties concernées, pour le commun des citoyens l'opération prend un aspect mystérieux. De toutes les manières, lorsque des chefs terroristes de premier rang sont arrêtés, comme ce fut le cas pour Sayoud (26 avril 2007 à Si Mustapha), Saâdaoui (31 décembre 2007 à Oued Aïssi), Hattab, et El Para, les autorités ont toujours préféré garder le secret.