Des barricades ont été dressées par les manifestants au niveau de plusieurs rues de la ville paralysant du coup la circulation. Des slogans hostiles à la justice ont été scandés par des jeunes en furie. Des dizaines de jeunes des quartiers du centre-ville de Souk Ahras se sont regroupés de manière spontanée pour exprimer leur solidarité avec la famille Guendouz, en grève de la faim depuis dimanche dernier, pour protester contre une grave dérive judiciaire commise par la cour de Guelma (voir notre édition de lundi). Hier, des barricades ont été dressées par les manifestants à partir de 10 h au niveau des rues Frantz Fanon, Pasteur et Sainte-Monique, paralysant, du coup, la circulation pendant plus de 30 minutes. Des pneus et des objets enflammés étaient déposés sur la chaussée au moment de notre arrivée sur les lieux. Des slogans hostiles à la justice ont été scandés par les jeunes en furie. «Aâdala Taâ El Bey» (justice corrompue), «Haouzou Taâ Essarka» (renvoyez les voleurs), et autres propos préjudiciables. D'autres ont dénoncé le mutisme des pouvoirs publics, les députés et sénateurs qui ont brillé par leur absence. A 11 h, le nombre des manifestants a dépassé les 200, et le mouvement a failli déborder. L'arrivée du chef de la sûreté de la wilaya et du P/APC de Souk Ahras au milieu d'un impressionnant cordon de sécurité, a réussi, momentanément, à apaiser les esprits. Mais les manifestants ont juré de recourir à des regroupements périodiques jusqu'à ce que soit revue la peine infligée, à tort, d'après eux, aux deux frères Guendouz. Le premier responsable de la sûreté a promis, de son côté, d'aviser les concernés. Après quatre jours de jeûne, Rachid Guendouz, le père des deux victimes, a été évacué par les services de la Protection civile, en présence du même responsable, au service des urgences dans un état jugé inquiétant. Hormis le sérum, le sexagénaire gréviste refuse de renoncer à la grève qu'il compte «couronner» par le suicide. A rappeler que la cour de Guelma avait condamné Slimane et El Hachemi à une peine de dix ans de prison ferme pour une rixe où la partie plaignante a officiellement chargé son avocat d'annoncer, lors du procès, le retrait de la plainte. Mieux encore, la famille de la victime soutient les Guendouz dans toutes leurs démarches pour faire valoir leurs droits.