Souk Ahras, à l'instar de plusieurs autres wilayas du pays, connaît, depuis le rencontre Egypte-Algérie, des manifestations des supporters de l'équipe nationale qui ont dégénéré, lundi et mardi, en attaques contre le siège de l'antenne de Djezzy, filiale du puissant groupe de téléphonie mobile égyptien Orascom, installé en Algérie depuis six ans. La marée humaine qui a pris d'assaut ses bureaux, hier, a réussi à saccager l'équipement et à causer d'autres dégâts matériels. L'intervention des services de l'ordre a réussi à disperser momentanément la foule compacte qui tantôt scandait des slogans hostiles aux Egyptiens, tantôt chantait en chœur « Maâk ya el khadra ». Le siège, qui est actuellement déserté par ses employés, offre un décor d'après-tsunami. Hier encore, un magasin spécialisé dans la vente des tapis de fabrication égyptienne, sis à la rue de l'ALN, a été vidé de sa marchandise par des citoyens mécontents du mauvais traitement infligé aux joueurs algériens et leurs supporters au Caire. « Des jeunes en furie ont défoncé le rideau métallique du magasin pour récupérer, sinon saccager tout ce qu'il y avait à l'intérieur », raconte un témoin oculaire. La foule déchaînée ne décolère pas à Souk Ahras et la fureur de gagner un match décisif pour la qualification à la Coupe du monde a, depuis la dernière rencontre, pris l'allure d'une inquiétante haine sans discernement contre tout ce qui est égyptien, au point de brûler à maintes reprises le drapeau de ce pays. Un appel au boycott des puces Djezzy et Allo a été affiché à travers la majorité des artères principales de la ville et des autres daïras que compte la wilaya. La réponse des citoyens est perceptible à travers les chaînes interminables devant les sièges de l'opérateur national Mobilis. Nous venons d'apprendre, par ailleurs, que des Egyptiens, de passage depuis peu à Souk Ahras, ont quitté la ville dans une totale discrétion par peur de représailles.