Relancé il y a à peine quelques mois, le projet de la ligne de chemin de fer devant relier les communes de Skikda et FilFila augure de belles perspectives. La première phase de l'étude réalisée par Setirail, une filiale de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), vient d'être achevée. Le directeur des transports de la wilaya de Skikda qui n'en cachait pas sa satisfaction a précisé à cet effet que « cette phase est la première d'une série de quatre étapes à partir desquelles on aura à apprécier et à juger de la faisabilité du projet » et d'ajouter « le bureau d'études nous a présenté à l'issue de cette première phase consacrée à la présentation des choix retenus pour les éventuels tracés de la liaison, deux variantes. La première s'articule autour d'un tracé devant inclure les agglomérations limitrophes, comme Hammadi Krouma, Hamrouche Hammoudi, Ben M'hidi et FilFila en dernier lieu, et la seconde proposition prévoit le passage du rail par la plateforme pétrochimique ». Selon les explications fournies par le directeur des transports, la première éventualité bénéficie déjà d'une approche assez positive du moment qu'une première liaison ferroviaire de près de 3 kilomètres existe déjà entre Skikda et Hammadi Krouma. Le tracé inclut un passage de plusieurs kilomètres qui épousera l'actuel CW 12 reliant Skikda à Ben M'hidi. Puis, à partir de cette dernière agglomération balnéaire, une ligne continue sera dressée pour parvenir à FilFila qui se verra doter d'une nouvelle gare. a deuxième variante, techniquement plus intéressante, propose un tracé qui aura à prendre naissance à partir du pont de l'embouchure de l'oued Saf Saf pour traverser tout le périmètre de la zone pétrochimique et aboutir à Ben M'hidi. De là, un autre tracé reliera Ben M'hidi à FilFila. Interrogé quant aux premières appréciations de l'administration, le directeur a estimé que les deux variantes représentent conjointement leurs avantages et autres inconvénients. La première exigera selon ses dires l'engagement d'autres dépenses en vue de réaliser des viaducs et autres ponts-rails, et la seconde variante constituera à coup sur un problème de sécurité des installations stratégiques de la plateforme pétrochimique. « Mais ceci ne nous empêche pas de retenir ces deux variantes et il appartiendra aux pouvoirs publics de juger de l'opportunité de faire passer le rail par la zone pétrochimique ou de le refuser », dira le directeur qui conclut : « Nous attendons pour l'instant l'aboutissement de la phase relative à l'étude économique des deux variantes et à leur impact sur l'environnement. Et ce n'est qu'une fois le dossier ficelé dans sa globalité que nous aurons à opter pour le tracé qui conviendrait le mieux . » Ce projet qui somnolait dans les tiroirs voilà déjà plus de 15 ans vient à point pour combler le grand manque en matière de transport à FilFila d'une part, et d'autre part, il constitue un supplétif salutaire à l'accaparation, par Sonatrach, de la route qui existait auparavant et qui reliait Skikda à Ben M'hidi. A mentionner à ce sujet que la commune de FilFila distante de 17 kilomètres de Skikda abrite plus de 50 000 habitants, dont la majorité travaille et poursuit ses études à Skikda. Les 72 bus affectés au transport public n'arrivent plus à assurer convenablement leur rôle pour plusieurs raisons.