Les neuvièmes journées nationales théâtrales d'expression amazighe ont été clôturées jeudi dernier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Organisée par l'association culturelle Amezgoun N'Djerdjer (Théâtre du Djurdjura) du village Ait Bouadou (Ouadhias), cette manifestation a regroupé des troupes venues des wilayas de Boumerdès, Tlemcen, Oran, Biskra, Batna et Tizi Ouzou. Neuf pièces théâtrales étaient au programme. «Cette année, six prix ont été décernés aux meilleures pièces participantes», nous dira M. Kessi Hocine, président de l'association organisatrice Amezgoun N'Djerdjer. Cette 9e édition a été dédiée au dramaturge Said Zanoun. Né en 1934 au village Ait Slimane dans la commune d'Agouni Gueghrane (Ouadhias), Said Zanoun a étudié à l'école des Beaux arts d'Alger avant de rejoindre l'université jusqu'en 1956. Il a été admis à la société des auteurs compositeurs dramatiques dans la même promotion que l'écrivain Abdelhamid Benhedouga. Il a été le premier à introduire le théâtre radiophonique kabyle en Algérie à travers les ondes de la chaîne II. Il a produit des centaines des pièces radiophoniques dans les trois langues (283 en tamazight, 34 en arabe et 9 en français), et il a participé à l'écriture des scénarios pour 7 films pour la télévision algérienne. L'on se souvient des enquêtes du commissaire Amara Said adaptées de La grande aventure de la criminologie vécue dans le monde, écrite par Jurgen Thorwald. Bourourou est l'une des pièces les plus célèbres de ce pionnier du théâtre radiophonique kabyle. Editée en 1959, la pièce «Bourourou» (le hibou) et rééditée en 1964 sous le titre «Bourourou yah'yad» (le hibou est de retour), cette tragédie raconte l'histoire d'un hibou marié avec une femme qu'il a tant aimée, mais qui le méprisait pour sa disgrâce. «Le théâtre radiophonique s'est illustré dans 35 pays européens. Malgré l'apparition des nouveaux médias (télévision, Internet), son évolution ne cesse d'accroître, et ce grâce à l'ouverture des salles pour les non-voyants», a estimé Said Zanoun. «La spécificité d'une pièce radiophonique réside dans la complicité établie entre l'auteur et l'auditeur. Ici, l'auditeur ne voit pas la scène, il l'imagine, il la produit lui-même», a-t-il encore précisé.