Le Festival du théâtre d'expression amazighe, qui entame sa 8e édition, s'est ouvert, dimanche dernier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Dédiées à Kateb Yacine et Ali Zamoum, ces journées, qui s'achèveront le 5 février, ont vu la participation de 11 troupes venues des wilayas d'Alger, Béjaïa Bouira, Ghardaïa, Tizi Ouzou et de Batna. Le coup d'envoi a été donné par le directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et ce, en présence d'un public nombreux et connaisseur, toujours accro de l'ambiance scénique. Dans son allocution d'ouverture, Ould Ali El Hadi a mis en relief l'importance que revêt cette rencontre pour la promotion du théâtre amateur dans la région de Kabylie, tout comme il a salué les initiateurs de ces retrouvailles artistiques, en l'occurrence l'association Amezgoun N'djerdjer qui a, selon ses dires, maintenu la flamme du théâtre allumée par un travail de longue haleine. C'est aux comédiens de la jeune troupe du théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou (Saliha Idja, Hakim Si Brahim, Boualem Makour, Karim Arab et Sonia Bessadi) qu'est revenu l'insigne honneur d'inaugurer ce festival par une nouvelle représentation intitulée Business is business adaptée et mise en scène par la talentueuse Fouzia Aït El Hadj, directrice du TRTO. Deux autres pièces étaient programmées pour la même journée : Idh angarou (la dernière nuit) de la troupe de Béjaïa et El Mounadhif a seghir de la troupe de Boumerdès. Hier lundi, place aux troupes de Ghardaïa et d'Iferhounène (Aïn El Hammam) avec deux pièces intitulées dans l'ordre Iccer et Ulac el harga ulac (pas de harga) dont le thème aborde un phénomène d'une brûlante actualité : l'émigration clandestine. Les autres œuvres en lice pour cette 8e édition sont : Imehbas (les prisonniers) de la troupe de Maâtkas (Tizi Ouzou), C.E.T amkrane (le grand C.E.T) de Batna, Vu thachachich ulachith (troupe Numidia d'Oran) et L'accusé de l'inusable Merzouk Debza (Alger). Le programme des activités, tracé par les organisateurs, prévoit également deux conférences débats. La première sera animée par Sid-Ahmed Ben Aïssa sur le thème de la mise en scène. Omar Fetmouche, dramaturge bien connu, directeur du Théâtre régional de Béjaïa, s'intéressera de son côté à l'adaptation théâtrale. Notons que ces journées ont été initiées par la dynamique association Amezgoun N'djerdjer en collaboration avec la direction locale de la culture, les théâtres régionaux de Tizi Ouzou et de Béjaïa et ce, sous le patronage de la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Créée dans la région des Aït Bouaddou, daïra des Ouadhias, l'association Amezgoun N'djerdjer, présidée par Haddadi Hocine, a pour objectif la promotion de la culture algérienne en général et amazighe en particulier. Outre le théâtre qui est sa « spécialité » de prédilection, elle s'est investie dans d'autres « créneaux » tels que la poésie, la sculpture et les arts plastiques. Parmi ses œuvres théâtrales, on peut citer la réalisation et la mise en scène de deux pièces signées Mfoukh Arezki intitulées Avarnous et Akham iattaren. Elle compte également à son CV cinq autres pièces réalisées et mises en scène par Hammar Mokrane, qui s'est initié depuis quelque temps au cinéma avec, notamment La balle dans l'âme qui traite des effets psychologiques du terrorisme sur les enfants.