Les constructeurs automobiles allemand Volkswagen et français Renault sont en négociations avancées pour investir en Algérie, selon M. Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, qui a donné l'information hier lors d'une conférence au forum d'El Moudjahid. «Allemands et Français veulent aller très vite pour installer leurs investissements, mais nous voulons prendre le temps d'étudier les offres», a souligné le ministre, précisant que Volkswagen veut faire de son investissement en Algérie «un pied d'appui pour le marché africain». Concernant la seconde offre du constructeur français Renault, le ministre juge qu'elle est «plus acceptable aujourd'hui» après un premier refus du dossier français par les autorités algériennes, qui l'avaient jugé «insuffisant». «Le dossier a été rejeté une première fois et Renault est revenu, depuis six mois, avec une meilleure proposition après avoir examiné avec beaucoup plus d'intérêt les attentes de la partie algérienne. Nous attendons effectivement de l'investissement, mais pas seulement pour monter une usine de montage de véhicules», a déclaré le ministre. M. Benmeradi a indiqué que le constructeur français voulait d'abord venir «juste avec son label et une usine de montage de 50 000 véhicules par an de deux modèles», alors qu'aujourd'hui, «il propose de fabriquer 75 000 unités par an avec une gamme plus variée, comprenant quatre modèles de véhicules», a précisé le ministre. Selon M. Benmeradi, Renault a accepté également «les conditions de l'Algérie relatives à un taux d'intégration plus important et des engagements pour que ce taux augmente au fur à mesure de la réalisation du projet». «Renault a accepté aussi que la partie algérienne soit associée à la commercialisation des véhicules produits par la future usine», a encore précisé le ministre. Le partenariat annoncé avec Renault comprend, dans un premier temps, la création d'une usine de montage qui sera suivie par la fabrication de véhicules avec «un taux d'intégration de l'industrie nationale de 40% étalée sur quatre ans. L'usine devrait être implantée sur les sites de la SNVI» et Renault projette de livrer ses véhicules au marché algérien d'ici à 2012. M. Benmeradi a précisé hier, à propos de ce partenariat, qu'un comité de suivi «a été créé en vue d'une prise en charge du dossier par le gouvernement». Le comité a pour mission de mener les discussions avec les partenaires étrangers intéressés par le marché national de la construction automobile, dont le français Renault. Il est composé de cadres relevant de différents ministères, dont celui de l'Industrie, et de représentants des sous-traitants de la filière mécanique, ainsi que de responsables de la SNVI. Il est à rappeler que le dossier d'implantation d'une usine Renault en Algérie avait été abordé par les parties algérienne et française lors de la visite à Alger, fin novembre 2010, de M. Raffarin, chargé des questions économiques et envoyé spécial du président français Nicolas Sarkozy. M. Benmeradi a annoncé également, lors de la conférence organisée hier dans le cadre du forum d'El Moudjahid, que des joint-ventures seront lancées durant le mois de janvier dans la filière mécanique afin d'installer notamment une usine de montage de 20 000 moteurs dans le cadre d'un partenariat avec un constructeur allemand. «La configuration de l'investissement est arrêtée», a noté le ministre, qui parle d'investissements importants dans le secteur mécanique, notamment pour les moteurs, les tracteurs et les moissonneuses-batteuses. Des investissements qui, selon le ministre, vont aider notamment la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) à augmenter ses parts de marché qui ne sont actuellement comprises qu'entre 5 et 10%. La SNVI pourra passer ainsi d'un volume de production annuelle de 1500 camions et autobus à 15 000 en 2015. La filière mécanique devrait bénéficier, a expliqué M. Benmeradi, d'un plan de développement comprenant des investissements initiaux de 44 milliards de dinars qui seront partagés avec des partenaires étrangers selon les nouvelles règles de partenariat en vigueur, soit le partage 51%-49% introduit par la LFC 2009.