Après le constructeur français Renault, qui a soumis un dossier jugé «acceptable» par le gouvernement, c'est au tour d'un autre constructeur, et non des moindres, qui veut installer ses bases en Algérie. Il s'agit de l'allemand Volkswagen qui «insiste beaucoup pour venir». L'information a été donnée hier par le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, Mohamed Benmeradi, lors du forum d'El Moudjahid.Le ministre ajoutera qu'il y a eu des échanges assez intéressants avec ce groupe qui se propose même de «considérer l'Algérie comme son pied d'appui pour le marché africain». Tout en précisant que le gouvernement est en train d'étudier ces propositions, M. Benmeradi a évoqué aussi le projet de Renault pour lequel les deux parties sont en discussion. Le ministre a considéré sur ce point que «le constructeur français Renault revient avec une meilleure proposition».En d'autres termes, le ministre a précisé que «dans un premier temps, Renault voulait venir uniquement avec son label et ses licences et pas d'investissement dans le capital. Sur cette question, Renault est revenu avec de nouvelles propositions qui nous paraissent intéressantes, y compris en termes de production». «Dans une première étape, Renault se proposait de monter une usine pour produire 50 000 véhicules par an. Aujourd'hui, il revient avec une proposition pour fabriquer 75 000 unités par an avec une gamme plus variée, qui est passée de deux modèles de véhicules (dans la première version) à quatre modèles», a-t-il encore fait savoir. Renault a même accepté, ajoute M. Benmeradi, «les conditions de l'Algérie relatives à un taux d'intégration progressif et à faire des engagements pour que ce taux augmente au fur à mesure de la réalisation du projet».Ainsi, pour le ministre, «le projet Renault est beaucoup plus acceptable pour nous» étant donné que le constructeur français «a examiné avec beaucoup plus d'intérêt les attentes de la partie algérienne». Dans la foulée, le ministre a indiqué que «Renault a accepté également que la partie algérienne soit associée à la commercialisation des véhicules produits par la future usine». «Les Français veulent aller très vite, les Allemands aussi. Nous, nous prenons le temps d'examiner tous les aspects de ces questions», a-t-il souligné à ce propos.Il y a lieu de rappeler que lors de la visite à Alger, fin novembre dernier, de Jean-Paul Raffarin, envoyé spécial du président français, ce dossier avait été abordé par les deux parties. Le ministre de l'industrie avait alors souligné que «les détails de l'investissement ne sont pas encore arrêtés, mais le principe retenu lors des discussions entre les deux parties est d'arriver à produire 75 000 véhicules particuliers par an pour trois ou quatre modèles». Les discussions portent sur «la création dans une première étape d'une usine de montage, qui sera suivie dans une seconde étape par la fabrication de véhicules avec un taux d'intégration de l'industrie nationale de 40% étalée sur quatre ans», avait révélé le ministre. «Si les négociations aboutissent, l'usine sera implantée sur les sites de la SNVI», selon le ministre, qui a indiqué que Renault s'est proposé de «livrer ses véhicules au marché algérien d'ici à 2012». Le ministre a, enfin, indiqué que le gouvernement a mis en place un comité chargé de suivre les dossiers comportant les propositions de partenariat dans le domaine de l'automobile et le développement de ce secteur. Composé de cadres relevant de différents ministères, dont celui de l'Industrie, et également de représentants des sous-traitants algériens de la filière mécanique, ainsi que de responsables de la SNVI, ce comité a pour mission de mener les discussions avec les partenaires étrangers intéressés par le marché national de construction automobile. S. B.