L'Association des producteurs de dattes de Oued Righ et les services agricoles de la wilaya de Ouargla, ainsi que les notables de la ville de Touggourt organisent, depuis le 3 janvier, et ce, jusqu'à aujourd'hui 5 janvier, la 1re édition de la Fête du palmier. Pour sortir des traditionnelles manifestations autour de la datte, les producteurs de la région s'étendant entre Touggourt et Sidi Bouhania, la première zone de production dattière des wilayas de Ouargla et El Oued, ont choisi de se focaliser sur l'arbre providence du Sahara, le palmier dattier. La manifestation a été inaugurée par une rencontre avec le wali de Ouargla où des représentants des agriculteurs de chaque commune phœnicicole ont présenté les caractéristiques de leurs productions et les problèmes inhérents à cette culture. Il en ressort globalement que les principales préoccupations du moment sont les problèmes d'irrigation et de commercialisation de la datte. Le wali de Ouargla a exprimé, de son côté, sa ferme résolution à œuvrer pour la valorisation de la production dattière de la wilaya. Pour Nacer Maâskeri, «il est impératif pour cette zone de terroir de reconsidérer la valeur réelle du palmier dattier, de ses produits et de ses sous-produits qui doivent constituer un élément prépondérant de la sécurité alimentaire de l'Algérie». Les organisateurs de cet événement haut en couleurs visent la vulgarisation des potentialités variétales de la région par une exposition de la production de la campagne dattière 2010/2011, qui se veut un rendez-vous commercial de la filière dattière des palmeraies de Oued Righ clôturant la saison du g'tie, à savoir la récolte des dattes, sachant que celle-ci s'étend de juin (pour les variétés précoces et primeurs) jusqu'à décembre (pour les variétés tardives). Venue combler un vide en matière événementielle pour cette production maîtresse de la wilaya de Ouargla, la Fête du palmier de Touggourt met aussi le doigt sur les grands maux de la palmeraie qui entravent l'optimisation de la production qualitativement et quantitativement, et la réduisent à un sous-produit. En premier lieu, la remontée alarmante de la nappe menaçant sérieusement l'équilibre oasien au niveau de la vallée de Oued Righ et la palmeraie de Chegga à El Hadjira ; le déficit hydrique dans les palmeraies de Aïn Beïda-Rouissat et de Touggourt ; la mauvaise répartition des mobilisations hydriques se traduisant parfois par des excès par endroits impliquant de graves problèmes de drainage et de remontée des eaux ; l'inexistence ou parfois le mauvais fonctionnement des réseaux de drainage puisque seuls 60% du verger de la wilaya dispose d'un réseau de drainage et dont la fonctionnalité se situe entre 30 et 40% par manque d'entretien, d'exutoire et d'interconnexion de certains réseaux ; la menace du fléau du bayoud et l'insuffisance de la lutte contre les maladies, parasites animaux (boufaroua, myelois, cochenille blanche…) et végétaux (diss, chiendent, phragmites...). Cette situation a pour conséquences essentielles, la diminution substantielle de la production dattière et la dépréciation de la qualité ; la productivité dattière n'excède pas la moyenne de 45-48 kg par palmier, soit à peine 50% du seuil minimum admis pour cette culture. Nonobstant ces problèmes d'ordre technique, la palmeraie est confrontée à une dégradation de son potentiel génétique dû aux problèmes d'héritage, de morcellement. A souligner que la production de la wilaya est exportée par le biais d'opérateurs d'El Oued et de Biskra pour la datte Deglet Nour de premier choix ; les intermédiaires des wilayas frontalières sud troquent les dattes sèches avec les pays limitrophes, tandis que l'ex-unité OND de Touggourt, rachetée par un promoteur spécialisé dans la filière dattes, a revitalisé la commercialisation de la production de Oued Righ.