Désormais, les pouvoirs publics comptent confier la gestion des réseaux et des équipements d'assainissement à l'Office national d'assainissement (ONA), le temps de pouvoir établir les modalités y afférentes ainsi que la formation et le recrutement d'un personnel qualifié. Actuellement, le taux de raccordement au réseau d'assainissement dans la wilaya de Tizi Ouzou est de 78%, mais les conduites d'évacuation de la plupart des localités ont été réalisées par les communes ou des comités de village. Lors de l'examen du secteur de l'hydraulique en conseil de wilaya, le 23 avril dernier, le wali de Tizi Ouzou, M. Mazouz avait observé qu'« il ne suffit pas de réaliser des réseaux d'assainissement. Encore faut-il savoir où les eaux usées, ainsi collectées, se déversent-elles ». Aussi, il est prévu de soumettre toute nouvelle réalisation de réseaux d'assainissement à une étude préalable avalisée par la DHW. Le risque d'une contamination de la ressource hydrique étant réel, M. Mazouz a ordonné de cesser le rejet des eaux usées dans la nature. Selon le constat dressé par l'ensemble des chefs de daïra, ayant pris part aux travaux du conseil de wilaya, cette pratique reste répandue à travers les 67 communes de Tizi Ouzou : les égouts se déversent dans les oueds, les ruisseaux ou sur la voie publique, révèle-t-on, faisant peser sur la population des risques de prolifération de maladies à transmission hydrique. Le cas de la daïra de Boghni est édifiant en la matière. A l'occasion d'une visite d'inspection effectuée par le wali dans cette région, le P/APC de Boghni révèle : « Les réseaux d'assainissement de la ville de Boghni et des villages limitrophes ne sont pas tous raccordés à la station d'épuration (STEP) existante ». Sur place, le wali a recommandé aux responsables locaux d'adopter dans l'immédiat le système des fosses concernant les villages éloignés pour préserver la ressource hydrique. Quatre stations d'épuration sur cinq à l'arrêt Lors d'une réunion de travail, tenue au lendemain de cette visite au siège de l'assemblée populaire de wilaya (APW), le P/APC de Boghni précise encore au sujet de la station d'épuration de cette même ville : « La STEP de Boghni n'a jamais été mise en service depuis sa livraison en 1980. Sa réhabilitation est en cours, mais il faut revoir le réseau d'assainissement ». « La daïra de Boghni compte un rejet d'eaux usées de 30 000 équivalents habitants alors que la STEP est d'une capacité de 17 000 équivalents habitants. Il faut mettre des collecteurs pour drainer toutes ces eaux usées », suggère-t-il. Plus globalement, la wilaya de Tizi Ouzou compte aujourd'hui 5 stations d'épuration (une seule opérationnelle), 9 bassins de décantation et 203 bassins de filtration en sus d'un réseau d'assainissement long de 1865 km. D'une capacité de 12 000 équivalents habitants (eq-h), la STEP sise au nord-est de la ville de Tizi Ouzou est fonctionnelle depuis 2001 et sa gestion est confiée à l'ONA. Les quatre autres sont toutes en cours de réhabilitation, apprend-on auprès de la direction de l'hydraulique de la wilaya (DHW). Ainsi, une autre STEP de la commune de Tizi Ouzou, implantée dans la localité de Boukhalfa et d'une capacité de 25 000 eq-h, sera livrée en juin prochain après l'achèvement des travaux de sa réhabilitation. Autre grand centre urbain concerné par le programme de rénovation et réhabilitation des stations d'épuration, la ville de Draâ Ben Khedda verra sa STEP, actuellement d'une capacité de 25 000 eq-h, réhabilitée, étendue et livrée en décembre 2006, selon les prévisions de la DHW. Les travaux de rénovation de la station d'épuration de Tadmaït, d'une capacité de 13 500 eq-h, ont atteint un taux d'avancement de 75% et sa mise en service est prévue pour juillet prochain au plus tard. D'une même importance, la STEP de la ville de Boghni sera, quant à elle, réceptionnée en juin prochain et le coût de cette rénovation est de 75 millions de dinars. Les villes côtières ne seront pas en reste de cette opération visant à mettre en place les équipements d'assainissement, d'autans plus que, à la clé, l'on vise à protéger la pollution des eaux usées qui s'y déversent sans traitements. Pilotée par la direction de l'environnement, une opération de réalisation de deux stations d'épuration, d'une capacité de 5000 eq-h chacune, est en cours pour les villes de Tigzirt et Azzefoun et leur livraison est prévue pour cet été.