Un séminaire de deux jours a été organisé par Sonelgaz pour sensibiliser les concessionnaires intervenant dans la réalisation du métro et du tramway quant aux éventuels écueils que peut engendrer la mise en exploitation de ces deux modes de transport. Un spécialiste de Gaz de France, société pionnière dans ce domaine pointu, a été convié, à l'occasion, pour répondre aux sollicitations des différents intervenants dans le secteur du transport. « La ville d'Alger vit depuis quelques années une situation marquée par une augmentation du parc automobile et une densification du trafic routier, un phénomène naturel à toutes les villes du monde », relèvera dans son allocution d'ouverture Mustapha Guitouni, directeur général de Distribution d'Alger. Pour lui, les deux grands projets prévus pour Alger, dont les taux d'avancement pour le métro, susurre-t-on en marge de la rencontre, sont de 80 %, vont être d'un apport certain en désengorgeant, un tant soit peu, les principaux axes routiers. Toutefois, l'avènement de ces nouveaux modes de transport va engendrer, se reprend le directeur de Sonelgaz, un phénomène connu déjà de ces structures mais qui va en s'accentuant. Les courants vagabonds, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, sont le probable nœud gordien des services techniques de Sonelgaz après la mise en marche du métro et du tramway. Ces courants vagabonds, une expression pour le moins abrupte pour les profanes, sont ces courants électriques qui s'échappent, explique-t-on, de leurs sources pour venir circuler dans le sol. Les causes de ces courants se trouvent dans la proximité des voies de chemin de fer et des voies de tramway et de métro. Les conséquences de ce phénomène, qui ne doit pas troubler outre mesure les habitants, sont fâcheuses et provoquent de probables perforations dans les canalisations en sous-sol. « Pour préserver notre patrimoine souterrain national, Sonelgaz veut que cette rencontre soit un point de départ d'une large sensibilisation de tous les concessionnaires du sous-sol, les organismes de transport ainsi que tous ceux qui sont touchés de près ou de loin par ce phénomène », signale M.Guitoun en disant que sa société a recours à la protection cathodique pour enrayer ce phénomène qui existe mais d'une manière faible dans l'ensemble du réseau. « La protection existe, mais nous devons redoubler de prudence. Notre budget d'exploitation, même inchangé, peut résorber ce genre d'incidence », dira notre interlocuteur qui fera remarquer que la ville d'Alger a un réseau de canalisation en sous-sol pour l'année en cours de plus de 3000 km. « L'ensemble des pays de l'Union européenne ont standardisé leurs normes respectives pour éviter que les législations des pays s'enchevêtrent. Nous devons faire de même et tenons pour notre part à proposer aux autorités judiciaires de faire un travail conséquent pour servir de référence dans de probables conflits futurs. L'aspect juridique doit être pris en compte », dira le directeur de Sonelgaz. Les solutions à ce problème consiste, insiste-t-on, en la récupération de ces courants vagabonds. Sonelgaz propose, par le biais de son directeur, la mise en place d'une cartographie pour les réseaux en sous-sol et éviter par là même de créer des hiatus connus de tous sur la voie publique. Pour ce faire, une banque de données doit être installée. Sonelgaz demande à ce que les concessionnaires du sous-sol interviennent pour mettre en place un groupe de travail qui se chargera d'élaborer l'ossature juridique pour pallier aux éventuelles complications qu'engendrera ce phénomène.