La mise en service de nouveaux modes de transport utilisant la traction électrique peut causer avec le temps des dégâts sur les ouvrages métalliques en sous-sol. Les courants appelés vagabonds, générés par les motrices des rames du métro et du tramway, viennent ainsi circuler dans le sol et empruntent les structures métalliques lui offrant une faible résistance, les rendant par la même sensibles à une corrosion accélérée. Un tel constat a été dressé par Sonelgaz lors de son séminaire de sensibilisation à ce phénomène délétère, organisé les 19 et 20 novembre 2005 et auquel ont été conviés tous les occupants du sous-sol, y compris les « perturbateurs » potentiels que sont le métro et le tramway. « Si rien n'est entrepris pour réduire l'influence de ces courants vagabonds, des dégâts importants sur les ouvrages enfouis seront conséquents », fera remarquer M. Ouallouche directeur technique gaz. Plus de 2900 km de canalisations enterrées existeraient dans la capitale, selon le directeur. « Le poids des métaux qui sont détruits par la corrosion due aux courants vagabonds est estimé, selon M. Ouallouche, à 10 kg d'acier/ampère/an, 10 kg de cuivre/ampère/an et 34 kg de plomb/ampère/an ». Reste que les déperditions des courants de traction dans le sol sont très limitées quand le métro et le tramway sont à leur début. « Les influences restent limitées, mais avec le temps, l'isolement électrique du rail par rapport au sol s'érode. Les déperditions deviennent alors importantes. Plus le courant qui s'échappe dans le sol est important plus la perturbation va être importante », a indiqué M. Ouallouche. Comment y faire face ? Le drainage des courants vagabonds par l'installation d'équipements qui seront sollicités par les autres intervenants, a été recommandé. « Des dispositifs doivent être mis en place. Ils permettront de dévier cette nuisance pour qu'elle ne soit pas néfaste », assure-t-il. Sonelgaz compte également mettre en place une banque de données où seront regroupées toutes les informations relatives aux réseaux souterrains ; une cartographie des sous-sols devant être une référence pour toutes les entreprises envisageant d'entreprendre des travaux en sous-sol. Un groupe de travail multidisciplinaire a été mis sur pied lors de la réunion du 21 décembre 2005. Des recommandations seront faites lors de cette rencontre ayant regroupé plusieurs concessionnaires du sous-sol dont les plus en vue sont l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), l'ADE, Naftal, ou encore Algérie Télecom. Il a été convenu de récupérer auprès de la direction du tramway l'ensemble des cartes numériques du tracé. Une fois récupérées, celles-ci seront transférées aux autres partenaires qui n'avaient pas effectué ce travail auparavant « afin d'y implanter leurs réseaux respectifs ». La société du métro doit faire de même en fournissant une carte numérique de son tracé. Une visite a été effectuée le 16 avril 2006, relève M.Ouallouche. Les sous-stations où sont prévus les équipements (les redresseurs de courants) devant être mis en place pour le drainage des courants perturbateurs ont été ainsi appréhendées de près. Faut-il rappeler que pas moins de sept sous-stations, relève M. Ouallouche, se trouvent sur le tracé du premier tronçon du métro qui va de la Grande-Poste à Haï El Badr. Sonelgaz a souhaité faire partie du groupe de travail qui regroupera l'EMA, son équipementier et l'entreprise devant exploiter le métro. Les choses sont restées en l'état. La remise de la cartographie du tracé « sous forme numérique » ne s'est pas encore faite. Les échéances auxquelles sont confrontés les responsables du métro semblent retarder la concrétisation des recommandations prises. Des experts devront, par ailleurs, faire l'ébauche de textes juridiques sur les courants vagabonds.