Al'instar des autres wilayas, celle de Djelfa a connu elle aussi de sérieux remous dans l'après-midi d'hier. En effet, après deux tentatives avortées, la première ayant eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans le quartier populeux de Boutrifis à Djelfa-Ville où quelques pneus ont été brûlés et qui a vite été maîtrisée sans suite. L'autre s'est produite juste après la prière du vendredi au niveau de la nationale une traversant le village de Ouled Obeidallah à quelques encablures du chef-lieu de wilaya vers Laghouat et qui a été marquée surtout par l'interruption de la circulation routière pendant une demi-heure, et ce, grâce à l'intervention énergique des services de sécurité. En revanche, la troisième a fait mouche, puisque pas moins de six édifices ont été les cibles de plusieurs centaines de jeunes en pleine hystérie ! Si l'on ignore comment l'attroupement a pris naissance, l'on sait par contre que ces jeunes, au vu de leur nombre exponentiel au fur et à mesure qu'ils progressaient sur la route principale qui est en même temps la RN1, étaient comme obnubilés par une idée fixe, à savoir tout détruire sur leur passage. Et c'est ce qui est arrivé ! Les administrations visées sont les sièges de la daïra et de la commune, essentiellement où sont abrités le service des affaires sociales, les services de la subdivision de l'urbanisme et de la construction, l'agence postale, le siège de Sonelgaz ainsi que celui des impôts, pratiquement toutes les institutions de l'Etat ont subi de graves préjudices matériels. Après quoi, cela a failli être le tour du commissariat, n'était la vigilance de quelques éléments irréductibles de la police, car le plus gros des effectifs a été appelé en renfort à Alger. Toutes les portes et fenêtres des bâtiments ciblés ont été saccagées avant d'avoir incendié l'intérieur de ces sièges. La riposte fut donc timide à telle enseigne que les manifestants avaient les coudées franches et l'air de se balader, car les effectifs sécuritaires étaient loin de pouvoir rivaliser avec la marée humaine qui ne faisait qu'aller de l'avant. La circulation routière est toujours paralysée au niveau de Hassi Bahbah et la situation reste tendue à l'heure où nous mettons sous presse. Le bilan provisoire fait état d'un policier blessé admis aux urgences.